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Le vallon des Ecameaux est situé dans la frange nord-ouest de la forêt d'Elbeuf, environ à mi-chemin sur la route entre Elbeuf et Saint-Ouen-du-Tilleul.
Il s'agit d'un vallon forestier frais assez étendu dont l'intérêt principal réside dans l'existence de groupements forestiers variés sur des sols humides à frais de nature argileuse à argilo-calcaire. Parmi les groupements forestiers présents se dégagent les hêtraies neutrophile et calcicole sous forme de futaie et la chênaie-charmaie qui se présente localement sous forme de haut taillis. La chênaie acidiphile est également à noter.
Les principales essences sont le hêtre (Fagus sylvatica), le charme (Carpinus betulus) et le chêne (Quercus robur). L'ambiance humide est favorable au développement des mousses et des fougères dont la fougère mâle (Dryopteris filix-mas) et le polystic à soies (Polystichum setiferum). Les milieux frais et ombragés sont favorables à la présence d’une espèce rare et protégée en Haute-Normandie et qui trouve ici l'une des seules stations de la région, la Lathrée écailleuse (Lathraea squamaria). C’est une espèce parasite de feuillus, donc très sensible aux déboisements et aux enrésinements. Ce sont donc là encore les menaces sur les milieux qui peuvent provoquer la raréfaction, voire la disparition d'une l’espèce.
Quatre autres espèces végétales déterminantes de ZNIEFF ont été notées. Dans les zones boisées, on trouve la Laîche maigre (Carex strigosa) et la Gesse des montagnes (Lathyrus linifolius var. montanus), assez rares ; la Raiponce en épi (Phyteuma spicatum), rare ; et le long de quelques lisières plus ouvertes, la Mélitte à feuilles de mélisse (Melittis melissophyllum).
En matière d'insectes, le peuplement en Lépidoptères présent est pratiquement composé d’espèces forestières dont certaines, parmi les plus rares, qui se développent dans les endroits ombragés, frais et humides. On note ainsi trois espèces déterminantes de ZNIEFF ; L’Hémithée éruginée (Jodis lactearia), l’Eupithécie triponctée (Eupithecia tripunctaria) et l’Ardoisée (Drymonia obliterata).
Une petite prairie attenante à ce grand ensemble boisé, dans le fond de vallon, est l’habitat de deux autres espèces de papillons déterminantes. La Turquoise (Adscita statices), qui est une zygène « verte » rare, vulnérable, en régression sensible. Elle fréquente les zones herbues, les prairies, les friches et s’observe de temps à autre sur les coteaux. Sa chenille se développe sur les Polygonacées : Oseille commune (Rumex acetosa) et la Petite Oseille (Rumex acetosella). Et le Demi-argus (Cyaniris semiargus), une lycène localisée dont l’aire de répartition est devenue très morcelée dans le nord de la France. Ces dernières décennies, ses populations ont fortement régressé, c'est maintenant une espèce très menacée, rare en Haute-Normandie, qui fréquente les prairies humides et mésophiles fleuries. Ses habitats sont dont à protéger impérativement. Le stade chenille se développe sur les Trèfles et autres Fabacées.
Si la faune n’a pas fait l’objet d’inventaires exhaustifs, l’ensemble du boisement constitue aussi un élément de diversité régional et une zone refuge pour la flore et la faune (oiseaux, mammifères,…). Signalons la présence de l'escargot de Bourgogne (Helix pomatia).
L’ensemble joue un rôle fonctionnel fondamental : c'est un élément qui a aussi un rôle de régulation des facteurs climatiques et de protection contre l'érosion.
La conservation de l'intérêt et de la diversité des groupements forestiers du vallon passe par quelques préconisations simples : ne pas pratiquer de coupes à blanc ni d'enrésinement, et privilégier la régénération en taillis sous futaie ou futaie jardinée.
