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Le vaste versant des Côtes s’étend sur près d'un kilomètre et demi, en rive gauche de la Seine, en coteaux autrefois rabotés par l’érosion fluviatile, lors des phases humides du Quaternaire.
Au Sud du lieu-dit Val-Persil, sur une longueur d'environ 600 m, une carrière de craie abandonnée de longue date est intégrée dans ce vaste ensemble aux pentes très raides. A cheval sur le Landin, commune de l’Eure, et sur La Mailleraye-sur-Seine, en Seine-Maritime, celle-ci est constitutive de la présente ZNIEFF de type I s'étendant sur 1500 m, au sein de la vaste ZNIEFF de type II des Côtes.
Elle s’étire dans un méandre convexe et présente une exposition globale vers l’Est / Nord-Est. Sur le plan géologique, elle met à nu les épaisses couches de craies Cénomaniennes et Turoniennes qui constituent les principaux affleurements. A leur base, des argiles et marnes plus imperméables favorisent la présence de suintements.
Cette carrière forme une sorte de falaise d’origine anthropique, avec des parois atteignant cinquante mètres de haut. L’exposition froide génère une ambiance fraîche et humide, renforcée par l’humidité du fond de vallée et les suintements de bas de pente.
Les pelouses sèches qui surmontent les corniches crayeuses ou qui se développent dans les anciennes carrières sont notamment constituées par des groupements à Seslérie bleuâtre (Sesleria caerulea). Cette graminée possède en effet un fort pouvoir de colonisation et de fixation des éboulis crayeux et se révèle, de surcroît, adaptée aux ambiances froides.
Ces pelouses étaient plus étendues autrefois : la dynamique spontanée de recolonisation par les ligneux (frênes, hêtres, buissons divers), bien que limitée par la pente et les sols très caillouteux, les fait régresser progressivement.
Sur les zones les plus humides, au niveau des suintements en pied de versant, se développe une végétation hygrophile avec des éléments que l’on trouve en général dans les bas-marais. C’est le cas du très rare Saule rampant (Salix repens), de l’Epipactis des marais (Epipactis palustris), du Dactylorhize négligé (Dactylorhiza praetermissa), etc.
La carrière concentre la majorité des espèces végétales exceptionnelles à assez rares notées sur le versant des Côtes. Parmi les orchidées, la très rare Epipactis des marais (Epipactis palustris), la Gymnadénie odorante (Gymnadenia odoratissima) et l’Ophrys bourdon (Ophrys fuciflora) sont toutes trois légalement protégées. On note également l'Ophrys mouche (Ophrys insectifera), l’Orchis militaire (Orchis militaris), le Dactylorhize négligé (Dactylorhiza praetermissa)… Avec au moins dix espèces recensées, la diversité orchidologique est ainsi assez élevée.
Les éboulis et les écorchures permettent également la présence de l’exceptionnelle Drave des murs (Draba muralis), de l’Orpin réfléchi (Sedum reflexum), de l’Arabette des sables (Cardaminopsis arenosa), de la Digitale jaune (Digitalis lutea), de la Blackstonie perfoliée (Blackstonia perfoliata), de la rare l’Euphraise stricte (Euphrasia stricta), etc.
Concernant la faune de ce versant, quelques espèces d’oiseaux classiques se reproduisent sur les falaises (Faucon crécerelle - Falco tinnunculus, Choucas des tours - Corvus monedula).
Les pelouses et les éboulis crayeux sont des milieux rares et menacés en Europe, qui relèvent de la directive Habitats.
Noter la présence d'un habitat déterminant de ZNIEFF sur ce site : Forêts de ravin et de pente (code Eunis G1.A4).
Ce site, avec l’ensemble des Côtes entre La Mailleraye et Barneville-sur-Seine, fait partie de la vaste ZSC FR2300123 "Boucles de la Seine Aval", au titre du dispositif Natura 2000, en application de la Directive européenne sur la Conservation des habitats, de la flore et de la faune sauvage (directive Habitats).
La conservation de ce patrimoine passe notamment par le maintien des stades ouverts des pelouses et des éboulis. Par ailleurs, la limitation de la fréquentation et des dépôts sauvages sur le site serait souhaitable.
