ZNIEFF 230015793
LE BOIS DE LA ROQUETTE

(n° régional : 76000008)

Commentaires généraux

Le périmètre actuel de cette ZNIEFF a été modifié pour tenir compte de l'inventaire chiroptères.

Les bois de la Garenne, de la Roquette et de Bosville s’étendent sur des coteaux et plateaux. La chênaie-hêtraie à houx constitue l’habitat principal de ces bois privés. Le mode de gestion a conduit à une prédominance de taillis sous futaie sur les versants abrupts, avec des faciès à luzule des bois en milieu de pente, tandis que sur les plateaux, se développent de très belles futaies de hêtres et de chênes. Le Bois de la Roquette, inscrit au Réseau NATURA 2000, présente un abrupt de calcaire du crétacé où l'on dénombre un ensemble de 4 cavités (de 10 à 30 mètres de profondeur) et 2 petits trous (inférieurs à 5 mètres de profondeur). De plus, on peut observer une petite cavité le long de la route départementale 75.

L’attrait principal de ce site réside dans sa richesse chiroptérologique : chaque hiver, plus de 50 individus y sont décomptés. Effectivement, 11 espèces de chauves-souris, dont 5 inscrites en Annexe II de la Directive Habitats, sont recensées. Les espèces contactées utilisent les cavités toute l’année comme site d’hibernation, gîte de transit, site de reproduction et site de chasse. La barbastelle n'est connue en Seine-Maritime que dans la Vallée de la Durdent et ses alentours. De ce fait, elle est considérée comme très rare en Haute-Normandie.

Elle utilise les cavités comme site de transit ou d'accouplement, et exceptionnellement comme site hivernal (lors de l'hiver froid de 1997 et en 2001 par exemple). Il faut également noter la présence du grand murin avec en moyenne entre 5 et 10 individus observés en hiver et quelques-uns en automne. Ces individus proviennent probablement de la colonie de mise bas de Grainville-la-Teinturière. Le grand rhinolophe et le murin à oreilles échancrées sont réguliers chaque hiver mais toujours en petits nombres (moins de 10 individus). Le petit rhinolophe est en forte régression en Europe, la vallée de la Durdent constitue une de ses limites de répartition au Nord de la France. Bien que sa présence dans ces grottes soit exceptionnelle, la protection de ses gîtes d'hibernation est importante pour sa conservation. Seule la noctule commune n'a jamais été observée à l'intérieur des grottes. En revanche cette espèce arboricole gîte dans le bois.

Toutes ces espèces sont rares à très rares en Haute-Normandie. Avec 60% des effectifs, le murin à moustaches est la principale espèce observée en hiver. A la fin de l'été, la pipistrelle commune est l'espèce dominante, elle est remplacée par l'oreillard roux au début de l'automne. Ces abrupts calcaires permettent le développement d'une belle population de buis, espèce thermophile en limite Nord de répartition dans le pays de Caux. Signalons également pour l'avifaune que les grandes futaies abritent le pic noir, espèce inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux.

La mare de plateau en bordure du GR, actuellement complètement envahie par la petite lentille d'eau, aurait besoin d'un curage et d'une mise en lumière partielle. Cette mare accueille sans doute plusieurs espèces d'amphibiens en période de reproduction. Signalons encore parmi les plantes remarquables de ce bois la raiponce en épi et aux abords des anciennes carrières de sable du plateau quelques lambeaux de lande à callune et bruyère cendrée.

La menace majeure pesant sur ce milieu est le dérangement des espèces au cours de leur hibernation car les grottes font actuellement l'objet de fréquentation humaine. Le plafond de la cavité du bois de Bosville présente une fragilité pouvant entraîner son affaissement. L’absence d’exploitation forestière du site NATURA 2000 et la présence de nombreux arbres-gîtes sont des éléments favorables à la stabilité de la zone. La préservation de ces espèces passera par une meilleure connaissance des sites de mise bas (pour la barbastelle par exemple) et des sites de chasse.

Commentaires sur la délimitation
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