ZNIEFF 230015800
LE MARAIS DU TRAIT

(n° regional: 85080000)

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Au sein des boucles de la Seine aval, le marais du Trait s’étend en rive droite de la Seine, entre l’agglomération du Trait et le fleuve, en contrebas de la Forêt du Trait. Il est alimenté en eau par la nappe peu profonde, en situation de dépression de pied de coteau.

Les prairies dominent dans cette zone humide. Elles se développent sur des alluvions récentes argilo-limoneuses et des horizons tourbeux alcalins. Les milieux tourbeux basiques sont des habitats de plus en plus rares et menacés en Haute-Normandie comme dans l’ensemble de l’Europe.

Les prairies sont essentiellement utilisées pour le pâturage, même si quelques parcelles font l’objet de fauches printanières. Certaines parcelles sont abandonnées depuis quelques années et sont envahies par des mégaphorbiaies, des cariçaies, des jeunes saulaies, etc. L’ancienne tourbière de La Neuville a été plantée de peupliers.

Les habitats majoritaires sont constitués par une imbrication de pâtures hygrophiles (de l’alliance phytosociologique du Mentho-Juncion), de petites prairies de fauche mésophiles à hygrophiles (Arrhenatherion elatioris, Bromion racemosi), de fragments de bas-marais alcalins, de petites mégaphorbiaies, de cariçaies et de dépressions humides.

Un réseau de canaux et de fossés traverse cette zone, faisant affleurer la tourbe au pied du versant. Quelques secteurs plus longuement inondables abritent ainsi une végétation turficole (= qui vit sur la tourbe) avec des groupements ponctuels à Hottonie des marais (Hottonia palustris), des petits milieux paratourbeux à Hydrocotyle (Hydrocotyles vulgaris), Samole de Valerand (Samolus valerandi), etc.

Les autres espèces végétales intéressantes sont notamment :

-les très rares Butome en ombelle (Butomus umbellatus) et Samole de Valerand (Samolus valerandi),

-la rare Scorzonère humble (Scorzonera humilis),

-les assez rares Hydrocotyle commun (Hydrocotyle vulgaris), Dactylorhize négligé (Dactylorhiza praetermissa), Epiaire des marais (Stachys palustris), Laîche distique (Carex disticha), etc.

Le Séneçon des marais (Senecio paludosus) et l’Hottonie des marais (Hottonia palustris) sont légalement protégés.

Les secteurs les plus tourbeux, les mares, les fossés et les dépressions humides concentrent les populations d’espèces remarquables.

L’avifaune observée dans ce marais comprend plusieurs éléments remarquables :

- la Bondrée apivore (Pernis apivorus) et le Faucon hobereau (Falco subbuteo) utilisent ces espaces comme terrains de chasse. Leur nidification n’y est pas certaine.

-la Locustelle tâchetée (Locustella naevia) niche dans les petites roselières,

-sur les inondations printanières de 2000, le Râle d’eau (Rallus aquaticus), ainsi que plusieurs couples de Grèbe castagneux (Tachybaptus rufficollis) et de Foulque macroule (Fulica atra) se sont reproduits.

-ces inondations des prairies ont aussi permis le stationnement migratoire de nombreux oiseaux d’eau, notamment parmi les limicoles et les Ardéidés. Plusieurs individus de Cigogne blanche (Ciconia ciconia) ont été notés à plusieurs reprises en période de reproduction, notamment au printemps 2001, sans que l’espèce ne s’y reproduise. La Locustelle tâchetée (Locustella naevia) niche dans les petites roselières.

La batrachofaune comprend notamment des populations importantes de Rainette verte (Hyla arborea) dans les mares et fossés.

Parmi les insectes, les odonates (libellules) comptent notamment le Leste sauvage (Lestes barbarus), assez rare dans la région. Parmi les orthoptères (sauterelles et criquets), la présence du Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum), du Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis) et du Criquet marginé (Chorthippus albomarginatus) est remarquable.

Les plantations de peupliers sur l’ancienne tourbière de La Neuville ont fait régresser ou disparaître des milieux de grand intérêt biologique, banalisés par la couverture arborée et l’absence d’entretien. Il y reste cependant quelques espèces intéressantes, dont le Butome en ombelle (Butomus umbellatus).

Les extensions des aménagements industriels ou de stockage de déchets, ainsi que les retournements des prairies, particulièrement préjudiciables aux milieux naturels hygrophiles, mériteraient d’être évités dans cette zone.

Le maintien de systèmes extensifs de pâturages ou de fauche est essentiel pour maintenir la qualité biologique et paysagère du site tout en pérennisant sa fonctionnalité et son intérêt pastoral traditionnel.

Notamment, le maintien d’une certaine humidité des sols est essentiel, spécialement pour la flore.

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