ZNIEFF 230030523
LE CHÂTEAU D'ARQUES-LA-BATAILLE

(n° régional : 72030004)

Commentaires généraux

Cette zone est constituée des ruines du château féodal d'Arques-la-Bataille qui se dresse au sommet d'une bute à l’Ouest de la commune du même nom. La limite de cette zone est matérialisée pour le Nord et l'Est par le chemin de promenade qui entoure le château et longe les anciennes douves. Cependant, son intérêt ne se limite pas seulement à ces aspects, il présente également des intérêts écologiques non négligeables pour le département. En effet, malgré les âges, ce château présente encore en son sein plusieurs souterrains et petites pièces très favorables à l’accueil des chauves-souris. De plus, les coteaux thermophiles en son pourtour sont favorables au développement des orchidées. Deux souterrains sont accessibles par l’extérieur, les autres le sont par l’intérieur.

Depuis plusieurs années, le Groupe Mammalogique Normand a recensé dans ces ruines pas moins de neuf espèces de chauves-souris sur les dix-sept présentes en Normandie. La plupart les utilisent comme site d’hibernation et certaines comme site de reproduction et intermédiaire. Le nombre moyen d'individus se situe entre vingt et trente chaque année, en fonction des conditions climatiques. Cette quantité, si elle n'est pas exceptionnelle reste peu courante en Seine-Maritime. La principale espèce que nous rencontrons est le murin moustache qui est plutôt commun en hivernage dans le département. Par contre nous avons pu observer quatre espèce déterminantes : le grand rhinolophe, le grand Murin, le murin de Bechstein et l’oreillard gris. Les trois premières espèces sont inscrites à l'annexe 2 de la Directive Habitats. Le grand rhinolophe est rare et en régression en Europe depuis une trentaine d’année, il est de plus, très localisé. Ce sont en moyenne 5 individus qui hibernent chaque année ce qui est peu courant dans le département. Ils utilisent également le site en septembre durant la reproduction. La présence d’un autre site d’hivernage important sur le bois de Pimont laisse supposer une colonie de mise bas dans la vallée de l’Arques ou de la Varenne. Le grand murin est également rare et en régression dans toute l’Europe, moins de 5 individus sont observés en hivernage. Il utilise le site en avril et en septembre. Le murin de Bechstein est une espèce arboricole encore mal connue et donc rare en cavité. Un mâle a été capturé dans l’enceinte du château en septembre. L’oreillard gris est comme le précèdent mal connu et rare. Il est observé épisodiquement dans quelques fissures. Les autres espèces rencontrées le sont toujours en petit nombre (moins de 5), il s’agit du murin de Natterer, du murin de Daubenton qui est bien représenté en septembre, de l’oreillard roux et enfin, de la pipistrelle commune qui chasse dans l’enceinte du château. Sur les coteaux thermophiles, on rencontre une végétation classique telle que l’orchis moucheron ou la knautie des champs. Accompagnant ce cortège on retrouvera divers criquets et sauterelles typiques comme le criquet mélodieux ou la phaneroptère falquée.

Bien que ce site soit classé Monument Historique et propriété de l’Etat, diverses menaces pèsent sur les chauves-souris. L’attractivité touristique amène bon nombre de personnes dans les souterrains et pièces attenantes ce qui engendre un dérangement des chauves-souris devenant très préjudiciable en hiver : soit par risque de destruction directe, soit par réveil entraînant l'épuisement des réserves énergétiques des individus (pouvant entraîner la mort). En 1996 par exemple, un feu a été allumé avec des pneus, détruisant ainsi une pièce qui était favorable aux chiroptères. Enfin, certains souterrains, pourraient s’écrouler en raison de leur vétusté. Fermer les accès aux souterrains tout en laissant un accès aux chauves-souris semble être actuellement une priorité pour ce site qui est très sensible.

Commentaires sur la délimitation
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