ZNIEFF 230030538
LA CAVITÉ DE MONTÉROLIER

(n° régional : 72030030)

Commentaires généraux

La cavité de la commune de Montérolier se situe en lisière Sud du bois de Clairefeuille. Les deux entrées se trouvent dans une petite clairière au bord de la route qui mène au hameau de Clairefeuille. Cette cavité, creusée dans le crétacé supérieur, a probablement été utilisée à l’origine, pour l’extraction de la pierre de taille. Elle présente une série de diverticules linéaires plus ou moins faillés.

Le milieu environnant est composé de petits bois sur coteaux, de pâtures et de cultures intensives sur les zones de plateaux (en particulier au dessus de la cavité). Le principal intérêt du site se trouve dans sa richesse chiroptérologique. En effet, cette grotte connue depuis une 20aine d'années, accueille en hiver jusqu'à 170 individus, la plaçant parmi les 5 sites d’hivernage les plus importants de Seine-Maritime (derrière les cavités de Mauny, de Saint-Wandrille et devant les cavités de Ry et de Grainville-la-Teinturière).

Rappelons que toutes les espèces de chauves-souris sont protégées en France. Le murin à moustache (Myotis mystacinus) représente près de la moitié du nombre de chauve-souris répertoriées. Cette espèce est jugée commune en Haute-Normandie. Néanmoins, aucun site de mise bas n’est actuellement connu pour cette espèce. Ensuite, viennent deux espèces : le murin de Daubenton (Myotis daubentonii), également commun, qui a la particularité de chasser au dessus des eaux et le grand murin (Myotis myotis), rare et en régression en Europe, inscrit à l’annexe 2 de la Directive Habitats. En ce qui concerne ce dernier, la vingtaine d’individus recensés dans la grotte chaque année en fait un site d’une grande importance en Seine-Maritime. En effet, seuls trois autres sites présentent des chiffres proches tandis que les autres en accueillent en moyenne moins de 10 individus. Ensuite, viennent ici également des espèces représentées par moins de 10 individus. Parmi celles-ci on rencontre deux chauves souris rares et menacées : le grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) et le murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus). Elles sont également inscrites à l'annexe 2 de la Directive Habitats. L’oreillard roux ? (Plecotus auritus ?) et le murin de Natterer (Myotis naterrerii) sont également présents mais en petit nombre. La cavité est utilisée aussi comme site de reproduction et site intermédiaire par l’ensemble des espèces observées en hiver.

Les menaces pesant sur cette cavité sont principalement le dérangement et le risque de fermeture. Les chauves-souris sont très fragiles en hiver car d’une part, elles sont incapables de se défendre contre des destructions volontaires (jet de cailloux, pistolet à grenaille), et d’autre part les dérangements (visites intempestives, fêtes, rave-party, etc.) répétés sont la cause d’une perte d’énergie qui peut se traduire par la mort de l’animal. A cela s’ajoute, l’histoire de la cavité de Montérolier, puisqu’en 1996, neuf personnes sont mortes dans cette cavité, les causes réelles de ce drame ne sont toujours pas élucidées à l’heure actuelle.

A la suite de cet accident, plusieurs projets de fermeture définitive de cavités ont vu le jour dans toute la France, entraînant des pertes d’habitats irrémédiables pour les chauves-souris. Il est possible de fermer au public ces cavités tout en gardant un accès pour les chauves-souris. La sensibilisation du public est également nécessaire pour la protection de ces gîtes. La préservation de ces sites d'hivernage est un premier pas.

Néanmoins, la protection des chauves-souris passe également par la conservation de leur site de mise bas et de leurs territoires de chasse qui sont dans la plupart des cas encore inconnus.

Commentaires sur la délimitation
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