ZNIEFF 230030593
LES PRÉS SALÉS DE SAINT-AUBIN-SUR-MER

(n° régional : 75040001)

Commentaires généraux

Situés en contrebas du bourg de Saint-Aubin-sur-Mer, les "Prés salés du Dun" forment un ensemble de pâtures plus ou moins engorgées, encore régulièrement inondées par les marées à plus fort coefficient. Le système de vannage du fleuve laisse pénétrer un peu d'eau de mer dans le secteur topographique le plus bas de l'ancien estuaire, aujourd'hui fermé par une digue de béton. Deux grandes mares dont une à eau salée contribuent largement à l'intérêt patrimonial de la zone.

Ce site accueille un type de milieu naturel quasi unique en Seine Maritime. La faible pression de construction et la gestion actuelle de la zone permettent le développement d'une flore typique des schorres ou près salés comme ils ont pu exister jadis à l'embouchure de la plupart des fleuves haut-normands, avant la généralisation des ouvrages hydrauliques de canalisation des débouchés des fleuves en mer. Le lieu-dit "La Saline" nous indique que ce vallon devait être régulièrement inondé par les fortes marées jusqu’en amont de l'actuelle D76, avant la mise en service de l'émissaire du Dun.

Plusieurs espèces rarissimes en Pays de Caux poussent ici en belles populations: la glycérie maritime (Puccinellia maritima), la spergulaire maritime (Spergularia marina), le jonc de Gérard (Juncus gerardii) et le glaux maritime (Glaux maritima) dans les près encore pâturés, l'aster maritime (Aster tripolium) et le scirpe maritime (Scirpus maritimus) aux abords de la mare en rive droite du Dun, la bette maritime (Beta vulgaris ssp. maritima) à l'approche de la plage. Remarquons la forte connotation maritime des espèces, à la fois dans les noms scientifiques et dans les noms français.

C'est un site de passage et de nourrissage pour de très nombreux oiseaux. Citons le combattant varié (Philomachus pugnax), les chevaliers gambette, aboyeur, culblanc et guignette (Tringa totanus, T. nebularia, T. ochropus, Actitis hypoleucos), le petit et le grand gravelot (Charadrius dubius, C. hiaticula), le tadorne de Belon (Tadorna tadorna), le canard colvert (Anas platyrhynchos), la sarcelle d'hiver (Anas crecca), la sarcelle d'été (Anas querquedula).

Le héron cendré (Ardea cinerea) et l'aigrette garzette (Egretta garzetta) y sont réguliers, les stationnements de spatule blanche (Platalea leucorodia) (fin août 1998), voire de héron pourpré (Ardea purpurea) (janvier 1990) sont plus exceptionnels. Les courlis cendrés et courlis corlieu (Numenius arquata, N. phaeopus) sont parfois présents en grand nombre. Le faucon pélérin (Falco peregrinus) qui niche à proximité sur les falaises y fait parfois des incursions.

Le vanneau huppé (Vanellus vanellus) niche probablement encore sur le site. Une étude sur les amphibiens permettrait probablement des découvertes intéressantes dans ce domaine. Ce site littoral encore vierge de constructions, mériterait une acquisition foncière et si possible une inondation plus régulière par les marées. Une rénaturalisation du cours du Dun qui est pratiquement canalisé en ligne droite sur le dernier kilomètre de son parcours serait également souhaitable.

Les menaces sur le site sont l'abandon du pâturage, l'extension du parking, mais surtout la mise en service d'écluses plus efficaces qui pourraient un jour faire cesser l'arrivée régulière d'eau salée dans les prairies.

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible