ZNIEFF 230030601
LE SITE À CHIROPTÈRES DE PALUEL

(n° régional : 76000002)

Commentaires généraux

Au milieu de la hêtraie localisée à l'entrée du petit village de Paluel, au creux de la basse vallée de la Durdent, s'ouvre une carrière à ciel ouvert laissant apparaître deux cavités de faible surface. Elles sont situées au Nord du bois de Janville et délimitées à l'Ouest par la route départementale 10. Ces anciennes carrières ont été creusées pour l'extraction de la marne dans un calcaire du Crétacé supérieur et ne sont plus actuellement exploitées. Au fil des années, la végétation au sol se densifie et laisse place à un roncier rendant l'accès aux cavités difficile. Il existe d'autres petites cavités et des blockhaus sur cette même commune de Paluel, mais ne présentant pas le même intérêt faunistique.

La présence de chauves-souris constitue l'atout majeur de ce site. En effet, des opérations de recensement menées depuis une dizaine d'années ont mis en évidence l'utilisation des deux cavités comme site de reproduction et de transit par la barbastelle (Barbastella barbastellus), et de manière épisodique, comme site d'hibernation. Cette espèce, inscrite à l'Annexe II de la Directive Habitats, n'est connue en Seine-Maritime que dans la Vallée de la Durdent et ses alentours. De ce fait, elle est considérée comme très rare en Haute-Normandie. Jusqu'à 6 individus ont été capturés en une soirée. Par ailleurs, d'autres espèces utilisent ces cavités en site de transit telles que la pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus), l'oreillard roux (Plecotus auritus) ou le murin à moustaches (Myotis mystacinus), communes en Haute-Normandie. Depuis 1992, les deux cavités ne constituent plus un site d'exception en terme d'hibernation puisque seuls 10 individus au maximum sont décomptés en hiver. Il faut néanmoins signaler la présence du grand murin (Myotis myotis) et du grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) toutes deux espèces rares pour la région. Au début des années 90, 17 grands rhinolophes étaient encore dénombrés. Il est fort probable que le Bois de Janville constitue un site de chasse pour les différentes espèces de Chiroptères. Notons que dans ce bois poussent l'iris fétide (Iris foetidissima) et l'arum d'Italie (Arum italicum) qui sont deux plantes peu communes.

Diverses menaces pèsent sur ce milieu : le plafond instable de l'une des deux cavités s'éboule régulièrement et rend le site dangereux. L'envahissement par la végétation pourrait à moyen terme obstruer les entrées des cavités empêchant ainsi l'accès aux chiroptères mais constitue également un rempart contre les intrusions. Effectivement, le risque de vandalisme est accru du fait de la proximité de la route et du village. Il convient donc de conserver un accès aux cavités pour les chauves-souris sans mise en œuvre d'un entretien particulier. Un profond bouleversement du milieu environnant lié, par exemple, à une exploitation forestière pourrait être préjudiciable à ce milieu (changement des conditions micro-climatiques).

Commentaires sur la délimitation
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