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Le bois des Loges se situe sur les communes de Fongeusemare, Bordeaux-Saint-Clair et Les Loges, il occupe tout un vallon orienté Est-Ouest au Sud-Est d'Etretat. Par sa surface, c'est le bois le plus important de la partie Ouest du pays de Caux.
Ce bois n'est perturbé dans sa partie est par aucune infrastructure routière tout en restant accessible au public par le GR 21B. La diversité des habitats forestiers : chênaies à myrtille (Vaccinium myrtillae) sur le plateau, bois de pente à luzule des bois (Luzula sylvatica), hêtraies à houx (Ilex aquifolium) et jacinthe des bois (Hyacynthoides non-scripta), frênaie-érablaie en fond de vallon avec la parisette (Paris quadrifolia) et le groseiller à maquereaux (Ribes uva-crispa), boulaies-saulaies sur anciennes extractions de silex, mais aussi plantations de résineux sur de grandes surfaces ; avec en mosaïque des clairières, prairies abandonnées, ourlets et lisières, permet une grande diversité de la flore.
Les espèces les plus remarquables du point de vue botanique s'observent de part et d'autre du GR, ce sont des plantes acidophiles des sables et landes sèches, peu communes à rares en pays de Caux, telles que la bruyère cendrée (Erica cinerea), le pied d'oiseau délicat (Ornithopus perpusillus), le gaillet des rochers (Galium saxatile), la génotte (Conopodium majus), la laîche des lièvres (Carex ovalis), la canche printanière (Aira praecox) ou encore l'aphane méconnue (Aphanes inexpectata).
Dans les boulaies sur silex de fond de vallon se sont développées par endroits de remarquables tapis à lichens dont l'étude spécifique reste à faire.
Des cavités souterraines situées à mi-pente permettent l'hivernage de chiroptères tels que le grand murin (Myotis myotis), le vespertilion de Natterer (Myotis nattereri) et le petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), une des chauves-souris les plus menacées de Normandie et dont le bois des Loges est une des deux localités connues de Seine-Maritime.
Le bois des Loges est un site de nidification pour des rapaces diurnes et nocturnes tels que la buse variable (Buteo buteo), la bondrée apivore (Pernis apivorus), l'épervier d'Europe (Accipiter nisus), la chouette hulotte (Strix aluco), et parmi les autres espèces forestières citons le pic épeiche (Dendrocops major) ou le loriot d'Europe (Oriolus oriolus), passereau peu commun dans le pays de Caux. Deux amphibiens sont connues pour l'instant de ce bois, la grenouille rousse (Rana temporaria) et le triton palmé (Triturus helveticus), ces deux espèces ayant en commun d'être capables de se reproduire dans des points d'eau temporaires.
Parmi les orthoptères notons le grillon des bois (Nemobius sylvestris) et surtout le criquet des clairières (Chrysochraon dispar), espèce localisée et peu commune des lisières forestières et plus rarement des marges des coteaux calcicoles.
Le bois des Loges gardera tout son intérêt tant que la gestion sylvicole actuelle sera maintenue, si possible avec une réduction des surfaces enrésinées en faveur de feuillus. La seule menace qui pèse sur ce site est la fermeture progressive des dernières prairies, clairières et landes de fond de vallée, de part de d'autre du sentier de randonnée.
