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Située en partie Sud-Ouest de la Forêt de Brotonne, la Mare à la Chèvre ne couvre que quelques dizaines de mètres carrés. Elle est implantée sur un substrat acide (argiles et cailloutis de silex) qui permet la présence de conditions assez oligotrophes et la formation de tourbe. Sur le pourtour, des îlots tourbeux tremblants, formés de radeaux de sphaignes, de Joncs, de Glycéries et de Rubaniers, participent au phénomène de tourbogénèse et d’atterrissement de la mare.
Cette mare oligotrophe abrite notamment des herbiers à Utriculaires (Utricularia cf. australis) qui constituent des habitats rares et menacés en Haute Normandie, et des voiles de Lentilles d’eau (Lemna minor). L’eau est ainsi totalement recouverte de végétation en été. Quelques espèces végétales assez rares à rares dans la région sont présentes, comme le Rorippe amphibie (Rorippa amphibia), la Laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus), le Rubanier simple (Sparganium emersum), l’Utriculaire commune (Utricularia vulgaris) et probablement encore l'Utriculaire citrine (Utricularia cf. australis), etc. Les espèces de sphaignes restent encore à identifier.
La faune associée à cette mare comprend notamment d’importantes populations de Tritons, avec plusieurs dizaines d’individus de trois espèces : Triton palmé, Triton alpestre et Triton crêté -tous déterminants de Znieff lorsque présents ensemble-.
Le plus intéressant est sans conteste le Triton crêté : cet Urodèle (famille des Tritons et des Salamandres), bien qu’apparemment assez bien représenté en Haute-Normandie, reste menacé au niveau national et européen. Il est de ce fait inscrit à l’annexe II de la Directive Habitats.
Cette mare joue ainsi un rôle essentiel dans la conservation des populations de ces batraciens.
On note aussi la présence de dizaines de larves de Salamandre tachetée (Salamandra salamandra) et de la Grenouille verte (Rana gr. esculenta).
Les odonates restent encore méconnus.
Cette mare mériterait probablement une gestion douce de temps à autre : coupe circonstanciée des ligneux envahissants sur le pourtour pour conserver des conditions d’ensoleillement suffisantes, enlèvement d’une partie de la litière de feuilles et de branches afin de recréer une lame d’eau suffisante, etc.
Mais il importe dans tous les cas de préserver la dynamique de formation de la tourbe et les populations d’espèces remarquables.
