ZNIEFF 230030800
LES PELOUSES DES PÂTURES ET DE LA CÔTE BLANCHE À LA SAUSSAYE

(n° régional : 85230004)

Commentaires généraux

L'intérêt de cette ZNIEFF réside principalement dans la végétation des pentes du coteau qui correspond à des pelouses calcaires plus ou moins séches (mésobromion).

La partie la plus au Nord, très pentue, est pâturée, ce qui permet le maintien d'une flore herbacée très diversifiée. On y trouve un cortège classique sur les pelouses. On peut citer la présence abondante d'orchidées communes comme l'Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), la Gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea) ou l'Orchis bouc (Himantoglossum hircinum). Siganalon également une espèce assez rare, le Dactylorhize de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii). Mais il faut surtout noter retenir l'existence de quelques taxons plus ou moins rares et déterminants ZNIEFF dans la région : la très rare Brunelle laciniée (Prunella laciniata) avec seulement deux pieds, le Polygala du calcaire (Polygala calcarea) relativement abondant par endroits, la Campanule agglomérée (Campanula glomerata), la Chlore perfoliée (Blackstonia perfoliata) et l'Orobanche sanglante (Orobanche gracilis). On y trouve également quelques plantes peu communes comme la Brize intermédiaire (Briza media), l'Anthyllide vulnéraire (Anthyllis vulneraria), ou l'Hélianthème nummulaire (Helianthemum nummularium).

La partie moyenne très pentue n'est plus pâturée, ce qui explique l'envahissement par le Brachypode penné (Brachypodium pinnatum) qui forme alors le faciès principal. On y retrouve quelques plantes caractéristiques comme la comme la Centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa) ou Salsifis des prés (Tragopogon pratensis). Les plantes de la pelouse calcicole ouverte demeurent surtout cantonnées à quelques layons (cheminement) dans lequel nous avons observé la Chlore perfoliée (Blackstonia perfoliata) et l'Orobanche sanglante (Orobanche gracilis) déjà citées et une autre déterminante ZNIEFF assez rare, le Thésion couché (Thesium humifusum).

Boisées ponctuellement les pentes du coteau sont envahies par endroits par quelques ronciers et des arbustes variés (aubépines, cornouillers, etc.).

L'intérêt du fond de vallon n'est pas négligeable avec la présence de prairies de plus en plus humides quand on descend vers le ruisseau.

Les prairies en contrebas du coteau correspondent à de vieilles prairies mésophiles (avec quelques parties plus fraîches) très fleuries. Bien qu'aucune plante très remarquable n'y a été recensée, la flore y est très diversifiée et mériterait des prospections complémentaires. Citons toutefois la présence abondante de l'Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis) et de la Crépide bisannuelle (Crepis biennis), plante peu commune caractéristique de ces prairies.

Dans la partie basse, les prairies sont marécageuses. C'est un milieu rare en régression partout suite aux drainages (ou au contraire à leur abandon). Ce milieu n'a pas été prospecté de façon satisfaisante.

Une aulnaie marécageuse - de trop faible superficie pour constituer un habitat déterminant ZNIEFF – borde le ruisseau. On y retrouve des espèces plus ou moins communes; Citons par exemple la Cardamine flexueuse (Cardamine flexuosa) et le Populage (Caltha palustris).

En ce qui concerne la faune, notons la présence de la Huppe fasciée avec un chanteur observé lors d'une prospection, mais sans preuve de reproduction certaine. Cet oiseau qui recherche pour se reproduire des secteurs semi-ouverts, comme les bocages et les vergers, est en forte régression dans la moitié nord de la France, du fait notamment du remembrement et de l'usage des pesticides. Théoriquement absente depuis plusieurs années comme nicheuse en Haute-Normandie, la Huppe est déterminante ZNIEFF dans la région.

Commentaires sur la délimitation

La zone d'étude correspond à un petit vallon incluant le fond et la pente nord orientée au sud. La ZNIEFF descend jusqu'à l'Oison pour inclure des prairies humides et un petit bois marécageux.