ZNIEFF 230030807
LES PRAIRIES HUMIDES DU PETIT WUY À LA MAILLERAYE-SUR-SEINE

(n° régional : 85110000)

Commentaires généraux

Au cœur des boucles de la Seine aval, les prairies humides proches du hameau du Petit Wuy s’étendent au Sud-Ouest de La Mailleraye-sur-Seine, en limite Nord-Est de la Forêt de Brotonne.

Implantées sur des alluvions récentes, elles sont alimentées en eau par un petit ruisseau qui prend sa source au sein de la zone. Cette source a retrouvé un débit plus important suite aux épisodes pluvieux de 1999-2000.

Les prairies sont essentiellement utilisées pour le pâturage, même si quelques parcelles font l’objet de fauches printanières.

Les habitats les plus représentés sont une imbrication de pâtures mésohygrophiles (association de l’Hordeo secalini-Lolietum), mésophiles (du Lolio-Cynosuretum), de petites mégaphorbiaies (du Stachyo palustris-Cirsion oleracei), de Glycéraies à Glyceria fluitans (du Glycerietum fluitantis) dans les pâtures les plus humides, etc

A l’aval de la route, des dépressions sont colonisées par des groupements à Eléocharide des marais (Eleocharis palustris) et Oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa) de l’association de l’Eleocharo palustri-Oenanthetum fistulosae, ainsi que par des petites formations à Laîche distique (Carex disticha) (l’ensemble relève de l’alliance du Carici distichae-Oenanthion fistulosae regroupant les prairies hygrophiles longuement inondables).

Les abords du ru sont occupés par des parvo-roselières et des «cressonnières flottantes» à Glycéries (notamment Glyceria fluitans), Rubanier rameux (Sparganium erectum), Patience des eaux (Rumex hydrolapathum), Véronique mouron-d’eau (Veronica anagallis aquatica) des petites cariçaies (notamment avec Carex paniculata), etc.

Plusieurs espèces exceptionnelles à assez rares dans la région (déterminantes de ZNIEFF) ont été recensées : l’exceptionnel Cresson à petites feuilles (Nasturtium microphyllum), la rare Véronique en écus (Veronica scutellata), la Spirodèle à plusieurs racines (Spirodela polyrhiza), la Grande Glycérie (Glyceria maxima), le Pigamon jaune (Thalictrum flavum), la Laîche paniculée (Carex paniculata), etc.

La faune observée dans ce marais comprend notamment le Grèbe castagneux (Tachybaptus rufficollis), et surtout l’Agrion nain (Ischnura pumilio), odonate très rare en Haute-Normandie.

Cette petite zone humide est menacée d’une part par l’abandon des prairies humides, qui risquent ensuite d’être plantées en peupliers et, d’autre part, par la remontée récente et naturelle des niveaux d’eau qui pourraient créer une gêne supplémentaire pour le pâturage des animaux. Par ailleurs, une trop forte intensification agricole peut également générer une banalisation de la flore et de la faune.

Le maintien d’un pâturage extensif permettrait de maintenir la qualité biologique et paysagère du site et de pérenniser sa fonctionnalité et son intérêt agricole traditionnel.

Commentaires sur la délimitation
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