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Située en limite Sud de la Forêt de Mauny au niveau du lieu-dit La Mare à Grès, cette petite mare intraforestière de quelques dizaines de mètres carrés est implantée sur un substrat acide de biefs à silex.
Cette mare est probablement d’origine anthropique : elle peut résulter d’un creusement et d’un aménagement d’une mare-abreuvoir, à une époque où ce secteur était peut-être pâturé, ou, tout au moins, utilisé comme zone de gagnage pour les troupeaux des environs.
Ces eaux oligotrophes à mésotrophes abritent différentes communautés végétales aquatiques, notamment :-des formations à Potamot nageant (Potamogeton natans), -des herbiers enracinés vivaces flottants à Hottonie des marais (Hottonia palustris), -des voiles flottants annuels à lentilles d’eau (Lemna minor, Lemna trisulca, Spirodela polyrhiza, etc.).
Sur les berges, des petites tâches d’hélophytes (végétation plantes des bords des eauxatterrissements vaseux) abritent notamment la Laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus), la Laîche espacée (Carex remota) et le Plantain d’eau aquatique (Alisma plantago-aquatica), etc.
L’intérêt floristique est essentiellement lié à la présence de quelques dizaines de pieds d’Hottonie des marais (Hottonia palustris). Cette Primulacée (famille des Primevères) est très rare et menacée en Haute-Normandie (et dans les régions limitrophes), et légalement protégée.
L’intérêt faunistique reste encore à préciser, mais les peuplements batrachologiques y semblent potentiellement intéressants. Notamment, de nombreux Tritons palmés (Triturus helveticus) et des dizaines de larves de Salamandres (Salamandra salamandra) y ont été observés. Les autres Tritons (Triton ponctué, alpestre et crêté), restent à rechercher.
D’autres petits trous d’eau situés à proximité sont également utilisés par ces batraciens, mais, plus dégradés (car partiellement utilisés comme décharges de gravats et très boisés) et sans intérêt floristique, ils n’ont pas été intégrés dans la ZNIEFF.
Cette mare est pro parte en partie en cours de comblement par les feuilles et les branches. De plus, la progression des arbres et arbustes en périphérie fera progressivement disparaître l’ensoleillement nécessaire au bon fonctionnement de la vie aquatique. Ainsi, un entretien léger et adapté (enlèvement des branches et des tapis de feuilles, mais surtout sans curage lourd ; coupe des arbustes les plus gênants) serait nécessaire pour pérenniser l’intérêt de ce milieu aquatique, ponctuel mais précieux.
