English Version
Le site de la roselière du Grand Aulnay se situe dans la partie basse en rive gauche de la Seine sur la commune de Grand-Couronne qui est au Sud et en aval de Rouen. C’est une enclave de nature qui se trouve dans un contexte de zone industrielle en cours de développement à la place de grandes cultures ou de friches. C'est également une des dernières zones humides sauvages de l'agglomération.
Ce site comprend principalement une roselière à baldingère faux-roseau (Phalaris arundinacea) présentant quelques fossés en eau, quelques mares et des bosquets de saules (Salix alba, Salix viminalis). La roselière est entourée de terrains en friches surtout au Nord et à l’Est. L'existence de cette zone humide est liée au système hydraulique relictuel de la zone alluviale sur Grand-Couronne.
L’intérêt majeur du site est lié à la présence du crapaud calamite (Bufo calamita), espèce d’amphibiens rare et pionnière. En effet, il fréquente les milieux ouverts encore peu végétalisés tels que les sablières ou les gravières par exemple. Les mares et ornières du site dues pour partie à des remaniements de terrains servent alors de site de reproduction. Le triton ponctué (Triturus vulgaris) a également été recensé.
La roselière et ses bosquets permettent la présence d’une avifaune intéressante avec entre autres le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), la rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) mais aussi la fauvette grisette (Sylvia communis), la bergeronnette grise (Motacilla alba), la fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) et le troglotyde mignon (Troglodytes troglodytes).
Plusieurs menaces pèsent sur ce site. Tout d’abord, les terrains adjacents ainsi que ceux d’une partie de la zone ont déjà fait l’objet de remaniements et d’autres sont en cours pour aménager des accès aux sites industriels et portuaires. Un facteur plus naturel est la tendance à la fermeture du milieu qui est défavorable au crapaud calamite et qui se produirait en l’absence de toutes activités ou intervention humaine sur le secteur. L’enjeu pour la conservation de l’intérêt de ce site est donc de trouver un compromis entre un enfrichement ou un embroussaillement et les activités d’aménagements qui remanient les terrains créant involontairement des milieux pionniers. Il serait important que ce milieu relictuel trouve sa pérennité et son mode de gestion en tant qu'éléments de la trame verte et bleue de l'agglomération rouennaise.
