ZNIEFF 230030846
L'ANCIENNE CARRIÈRE DU MONT COUREL À BERVILLE-SUR-MER ET FATOUVILLE-GRESTAIN

(n° regional: 87040003)

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Le Mont Courel est un éperon crayeux étroit situé entre les basses vallées de la Risle et de la Vilaine, surplombant l’estuaire de la Seine en face du Marais du Hode. Cette ZNIEFF de type I, à cheval sur Berville-sur-Mer (commune du Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine normande) et Fatouville-Grestain (commune hors P.N.R.), comprend l’extrémité aval de ce Mont. Elle fait partie de la vaste ZNIEFF de type II de la Basse Vallée de la Risle et vallées conséquentes de Pont-Audemer à la Seine.

Ce coteau, autrefois raboté par l’érosion fluviatile lors des phases humides du Quaternaire, abrite aujourd’hui une carrière de craie aux pentes très raides, abandonnée de longue date. Elle forme une sorte de falaise d’origine anthropique, dont les parois atteignent plusieurs dizaines de mètres de haut. L’exposition générale vers l’Ouest génère une ambiance fraîche et humide renforcée par l’humidité du littoral et l’exposition aux vents dominants.

Des petites pelouses maigres de recolonisation surmontent certaines corniches crayeuses ou se développent au pied du front de taille. Ces pelouses étaient certainement plus étendues autrefois : la dynamique spontanée des ligneux (jeunes frênes, cornouillers, buissons divers), bien que limitée par la pente et les sols très caillouteux, les fait régresser progressivement. De même, les ourlets denses à Brachypode penné (Brachypodium pinnatum) et Origan vulgaire (Origanum vulgare ; association du Centaureo nemoralis-Origanetum vulgare) remplacent progressivement ces pelouses abandonnées.

Sur les zones les plus fraîches en pied de versant se développe une végétation légèrement hygrophile, avec quelques espèces qui se développent le plus souvent dans les bas-marais alcalins, comme le très rare Epipactis des marais (Epipactis palustris), légalement protégé. D’autres orchidées se développent sur le site, mais les inventaires réalisés à une période tardive n’ont pas permis de disposer d’inventaires exhaustifs.

L’Orobanche sanglante (Orobanche gracilis), assez rare en Haute-Normandie, est aussi présente sur les pelouses marnicoles. Les éboulis permettent également la présence de la Digitale jaune (Digitalis lutea) et les écorchures ensoleillées celle de la Blackstonie perfoliée (Blackstonia perfoliata) et de la Laîche glauque (Carex flacca), espèces marnicoles typiques. En sous-bois, sur les éboulis au pied de la falaise, se développent des petites formations de fougères à Scolopendre (Asplenium scolopendrium = Phyllitis scolopendrium) sous les taillis de Frênes (Fraxinus excelsior ; groupement du Phyllitido-Fraxinetum), etc.

L’Argousier (Hippophae rhamnoides subsp. rhamnoides), très rare dans la région, forme de petits fourrés. Il est possible qu’il ait été importé ici par le dépôt de remblais car il est d’ordinaire plutôt inféodé aux dunes sableuses.

Aux abords de la falaise, les versants de la vallée de la Vilaine abritent de beaux sous-bois à Fragon (Ruscus aculeatus) où l’on trouve quelques espèces thermophiles comme l’Iris fétide (Iris foetidissima) ou la Garance voyageuse (Rubia peregrina), ici proche de sa limite septentrionale d’aire de répartition.

Concernant la faune, quelques espèces d’oiseaux intéressants se reproduisent sur les falaises : le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), et une colonie bruyante de Choucas des tours (Corvus monedula).L’entomofaune comprend notamment plusieurs espèces d’orthoptères assez classiques sur ces milieux (écorchures et pelouses marnicoles, ourlets, lisières, etc.), dont le Tetrix riverain (Tetrix subulata) assez rare et le Criquet des mouillères (Euchorthippus declivus), assez commun.

Les pelouses et les éboulis crayeux sont des milieux rares et menacés en Europe, qui relèvent de la directive Habitats.

La conservation de ce patrimoine passe en particulier par le maintien des stades pionniers des pelouses et des éboulis : des coupes circonstanciées des fourrés envahissants seraient appropriées, ce qui semble d’ailleurs effectué en certains points. Par ailleurs, la résorption des anciens remblais sur le site serait souhaitable.

L'extension du périmètre de la ZNIEFF a été validé en novembre 2010 suite à la proposition du Parc Naturel Régional et l'observation du faucon pèlerin (nicheur).

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