ZNIEFF 230030870
LES PELOUSES AU LIEU-DIT LE CARRÉ À GAILLARDBOIS-CRESSENVILLE

(n° régional : 83060000)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF correspond à un coteau relativement pentu, pour partie couvert par des pelouses et des fourrés de recolonisation.

La flore recensée correspond essentiellement à celle des pelouses calcicoles évoluées. La végétation est dominée par un couvert dense de Brachypode penné, omniprésent sur le coteau. Sur la majeure partie du coteau subsiste un cortège d'espèces spécifiques des pelouses calcicoles. En bon état de conservation, ces pelouses sont peu colonisées par les arbustes. Ces derniers, le plus souvent isolés, forment très rarement des taillis denses. Les fruticées se recensent préférentiellement au Nord du site. Quelques rares bosquets parsèment ce coteau. Par secteurs, cette végétation est entrecoupée par une végétation plus rase ou par des zones de sol dénudé. Entretenue par les lapins, la flore comprend plusieurs plantes liées aux pelouses pionnières.

Ce coteau abrite six espèces déterminantes de Znieff en Haute-Normandie, dont une remarquable : en haut de coteau, sur des surfaces parfois importantes, plusieurs stations de Séséli libanotide (Seseli libanotis) ont en effet été recensées.

Ces pelouses s'enrichissent parfois de plantes liées aux prairies mésophiles : Fromental élevé, Grande marguerite, etc. Ces plantes s'observent en faible quantité.

Le long des lisières, elles s'enrichissent d'une flore liée aux ourlets (abondance de l'Origan commun notamment).

A l'Ouest de la ZNIEFF, dans la partie centrale, le chemin est bordé par un petit front de taille d'une longueur d'environ 30 m, au pied duquel se sont accumulés des éboulis (peu couverts par la végétation). Au sein du front de taille (ancienne carrière), la micro-topographie des blocs rocheux permet, sur un sol squelettique très pauvre en matière organique, l'installation d'une flore liée aux pelouses arides (Xerobromion). Plusieurs pieds de Séséli libanotide se développent ici aussi.

La diversité des habitats de cette ZNIEFF est également favorable au développement de la faune dont les insectes (papillons, criquets, sauterelles en particulier). Des inventaires restent nécessaires sur ce point.

Cette ZNIEFF regroupe une variété de milieux (pelouses pionnières ou évoluées, ourlets) dont la plupart sont en bon état de conservation. Cependant, la pérennité de ces pelouses est principalement menacée par les activités anthropiques exercées sur le site.

Voués à la pratique de la chasse, les deux tiers Nord du site sont délimités par une double rangée de clôtures (la plus interne à triple rangée de fils barbelés et la seconde consistant en un grillage électrifié). Cette enceinte maintient la faune (sanglier, chevreuil, etc.) sur le site.

La seconde menace provient de la fermeture du milieu. Au sein du coteau, plusieurs plantations de conifères (Pin sylvestre notamment) ont été réalisées. La partie centrale du site est couverte par une plantation dense, qui couvre environ 0,25 ha. Tout le coteau situé au Sud de cette plantation a également été planté de pins, distants les uns des autres d'environ 8 à 10 m. Ce boisement des pelouses menace directement l'intégrité des milieux remarquables et donc la flore et la faune du site.

D'autres part, le Brachypode penné tend, par secteurs, à former une végétation très dense peu propice au maintien d'une diversité floristique.

De même, au Sud notamment, quelques ronciers se sont développés. Leur présence est en partie bénéfique à la faune (nidification, refuge, ressource alimentaire des fruits, etc.), mais il conviendrait, dans une optique de gestion adaptée aux enjeux écologiques, de contenir leur extension.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre de la ZNIEFF inclut l'ensemble des milieux remarquables du site, à savoir les pelouses et le front de taille. Il est calé à l'ouest sur le chemin, au nord et au sud sur la lisière arborée des boisements. Les ourlets et manteaux sont intégrés dans le périmètre de la ZNIEFF. À l'est, la limite est établie sur la parcelle cultivée.