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Cette ZNIEFF est située sur la commune de Nonancourt (27), en bordure de la rivière Avre qui fait frontière avec l'Eure-et-Loir (28).
Le périmètre de la ZNIEFF inclut l'ensemble des milieux remarquables du site. De par la configuration du site, il n’est pas possible d’établir un périmètre sur des éléments matérialisés (routes, chemins, etc.). La ZNIEFF englobe l’ensemble des pelouses en bon état de conservation. Au Nord-Ouest, la limite est calée sur la rupture de pente, et au Nord-Ouest sur le chemin qui longe les fruticées (la pelouse localisée sur le replat, d’une largeur d’environ 3 m, est ainsi incluse dans la ZNIEFF). À l’Ouest et à l’Est, la limite est établie au droit de la pelouse. Au Sud, elle est calée sur la lisière du bosquet.
L’intérêt de la ZNIEFF concerne des pelouses localisées au sein d’un talus ferroviaire exposé Sud et d’un coteau en cours de boisement. Ces deux entités sont séparées par une voie ferrée.
Au Nord de la voie ferrée, le talus regroupe un cortège exceptionnel de plantes thermophiles caractéristique des pelouses calcicoles sub-atlantiques xérophiles et des cortèges de plantes pionnières des rochers siliceux. Ces habitats sont en très bon état de conservation (très peu colonisés par les ligneux). Plusieurs des habitats recensés sont inscrits en annexe I de la directive «Habitats».
Au sein de ce talus, la végétation est celle de pelouses d’aspect écorché, plus ou moins rases, et qui possèdent une forte représentation des chaméphytes. Ces pelouses sont en conditions xérophiles, oligotrophes, sur substrats carbonatés ou basiques. Les sols calcimorphes, généralement squelettiques, entretiennent des conditions de sécheresse estivale prononcée qui exercent une forte sélection végétale. Ces pelouses xérophiles s’insèrent fréquemment (en particulier sur calcaires tabulaires durs) dans des ensembles pelousaires complexes, associant aux pelouses vivaces de cet habitat des pelouses pionnières sur dalles rocheuses calcaires et des pelouses thérophytiques pionnières des écorchures.
Les secteurs les plus dénudés favorisent le développement de plantes remarquables pour la région : le Géranium luisant (Geranium lucidum), le Trèfle strié (Trifolium striatum), tous deux exceptionnels ; l’Orpin blanc (Sedum album subsp. album), l’Orpin réfléchi (Sedum rupestre), tous deux rares ; la Fétuque hétéropachyde (Festuca heteropachys), le Silène penché (Silene nutans), et la Linaire couchée (Linaria supina), tous trois assez rares. Cette dernière a également été observée au niveau du ballast de la voie ferrée. Toutes ces plantes sont déterminantes de ZNIEFF.
Plusieurs plantes remarquables s’observent également au sein des pelouses ouvertes et des blocs rocheux (dalles) : l’Œillet des chartreux (Dianthus carthusianorum subsp. carthusianorum), l’Orpin rougeâtre (Sedum rubens), la Pétrorhagie prolifère (Petrorhagia prolifera), tous trois exceptionnels ; la Potentille argentée (Potentilla argentea), rare, ; la Potentille printanière (Potentilla neumanniana), assez rare. Toutes ces plantes sont également déterminantes de ZNIEFF.
Dans les secteurs de pelouses plus évoluées, plusieurs plantes présentent aussi un intérêt régional : l’Odontite de Jaubert (Odontites jaubertianus subsp. jaubertianus), exceptionnel et protégé au niveau national, ; la Luzerne naine (Medicago minima), exceptionnelle ; la Fléole de Boehmer (Phleum phleoides) et le Séséli des montagnes (Seseli montanum), rares ; la Véronique de Vahl (Veronica teucrium subsp. vahlii), assez rare. Toutes sont là encore déterminantes de ZNIEFF.
En haut de pente, les pelouses sont en cours de colonisation par les arbustes (colonisation depuis les fruticées et bosquets proches). Ces lisières hébergent des plantes remarquables comme l’Épervière lisse (Hieracium laevigatum), assez rare et déterminante.
Au sein de ce talus se trouvent quelques pieds de Genévrier commun (Juniperus communis), assez commun. Les densités relevées ici ne nous permettent pas de considérer cette plante comme déterminante (seuil de 1000 m² non atteint).
Au sud de la voie ferrée, la ZNIEFF concerne un coteau au sein duquel subsistent quelques pelouses plus évoluées (pelouses à Brachypode penné). Bien qu'en cours de fermeture (colonisation progressive par les ligneux), ces pelouses conservent un intérêt certain puisqu'elles abritent encore un petit cortège d’espèces peu fréquentes en Haute-Normandie : le Séséli des montagnes (Seseli montanum), l’Orpin réfléchi (Sedum rupestre), tous deux rares. Il subsiste, çà et là, quelques Genévriers communs, qui témoignent d'une pratique pastorale ancestrale (pâturage des coteaux par des troupeaux de moutons).
Le caractère thermophile des lisières permet l'installation de la Garance voyageuse (Rubia peregrina). Cette plante, considérée comme assez rare et déterminante, compte plusieurs stations sur le coteau.
Au sein de ce coteau, il persiste également plusieurs carrières et fronts de taille qui permettent à une flore pionnière de se maintenir.
Au sein du talus localisé au nord de la voie ferrée, les principales menaces concernent la fréquentation par le public (piétinement, abandon des déchets, érosion des pentes) et la colonisation progressive des ligneux depuis le haut de pente et les fourrés proches.
Le coteau Sud est principalement menacé par la fermeture des milieux (morcellement des pelouses). De plus ces terrains sont rattachés aux parcellaires privatifs des habitations établies le long de la route. Deux orientations principales s'observent : abandon de ces terrains qui se boisent, ou aménagement en potagers, jardins, etc.
Les dernières prospections, en 2021, ont permis de recenser plus de la moitié des espèces observées initialement (2004 et 2008). Cependant, la physionomie des talus et du coteau, le maintien d'habitats bien diversifiés, et la pérennisation des conditions stationnelles, laissent présager que ces plantes sont toujours présentes. Des inventaires complémentaires seront donc à prévoir sur les années à venir. Ceux-ci permettront en outre de mieux préciser l'intérêt des diverses espèces d'orobanches repérées sur le site.
