Le périmètre de la ZNIEFF est calé, au Sud et au Nord, sur les chemins, et à l'Est, sur la lisière forestière (les secteurs anthropiques sont exclus de la ZNIEFF). A l'Ouest, le périmètre est calé sur une partie du chemin et sur les lisières des pelouses les mieux préservées.
L'intérêt de la ZNIEFF concerne des bois et des pelouses qui forment un ensemble assez caractéristique de cette portion de la vallée de l’Iton.
Sur la majeure partie des coteaux, il subsiste un cortège d'espèces spécifiques des pelouses calcicoles. Notons la présence de 7 espèces déterminantes dont 2 protégées au niveau régional : l’Ophrys frelon (O. fuciflora), une Orchidée assez rare des pelouses, et l’Hépatique à trois lobes (Hepatica nobilis), une rare Renonculacée des hêtraies. Parmi les plantes rares, remarquons également la présence du Mélampyre des champs (Melampyrum arvense) et du Séséli des montagnes (Seseli montanum).
La flore recensée correspond essentiellement à celle des pelouses calcicoles évoluées. La végétation est dominée par un couvert relativement dense de Brachypode penné, qui est omniprésent sur le coteau. En bon état de conservation, ces pelouses sont peu colonisées par les arbustes (colonisation encore modeste par les fruticées).
Le versant d’adret de ce vallon présente également des pelouses calcicoles plus ou moins rases et des lisières calcicoles. Les pelouses les plus rases, entrecoupées de zones de sols dénudés, s’observent sur la partie haute du coteau. Entretenus par les lapins, ces secteurs regroupent plusieurs plantes liées aux pelouses pionnières.
La partie supérieure des pelouses est la plus riche en plantes basses et en orchidées. Elle héberge plusieurs plantes remarquables et déterminantes ZNIEFF.
Au Nord-Ouest de la ZNIEFF, se développent quelques pieds de Germandrée botryde (Teucrium botrys), d’Acinos des champs (Acinos arvensis), toutes rares en Haute-Normandie, et de Véronique de Vahl (Veronica teucrium), assez rare. Le Séséli des montagnes (Seseli montanum), rare, et la Potentille printanière (Potentilla neumanniana), assez rare, s’y développent aussi en effectifs restreints.
Ces deux plantes s’observent aussi à l’Ouest de la ZNIEFF, en lisière de fruticées. Cette zone accueille également une petite station (moins de 10 pieds) de Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera damasonium). Cette orchidée est considérée comme assez rare en Haute-Normandie. Cette flore est étouffée plus bas par le Brachypode penné.
Au Sud-Ouest de la ZNIEFF, non loin du chemin, en lisière de fruticées, s’observe une petite station de Grémil officinal (Lithospermum officinale), plante assez rare et déterminante ZNIEFF.
Le long du chemin, les pelouses s’installent sur des pentes plus fortes. Elles favorisent la croissance de plusieurs orchidées dont l’Ophrys frelon (Ophrys fuciflora), quelques pieds répartis çà et là. Considérée comme assez rare en Haute-Normandie, elle est protégée au niveau régional. L’Anacamptis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), considérée comme peu commune, est omniprésente le long du chemin.
Cette ZNIEFF abrite également quelques pieds de Genévrier commun (Juniperus communis), assez commun. Les densités relevées ici ne nous permettent pas de considérer cette plante comme déterminante (seuil de 1000 m² non atteint).
Le bois calcicole adjacent à ces pelouses abrite, au sein du thalweg, la seule station d’Hépatique à trois lobes (Hepatica nobilis) de la vallée de l’Iton. Cette plante, considérée comme rare et déterminante ZNIEFF en Haute-Normandie, est protégée au niveau régional.
En ce qui concerne la faune, deux espèces de reptiles ont été observées. La plus remarquable est le Lézard vert (Lacerta bilineata). Cette espèce fréquente les secteurs broussailleux ensoleillés comportant des espaces à végétation rase. On la trouve aussi en bordure des chemins et des murets. Le remembrement et la circulation automobile, entre autres, ont fragilisé les populations. Ce lézard est rare en Haute-Normandie où il se cantonne à certains coteaux exposés au soleil. Il figure en annexe IV de la directive «Habitats» et il est déterminant ZNIEFF dans la région.
La seconde espèce est la Vipère péliade (Vipera berus) qui affectionne les secteurs où alternent les espaces dénudés, avec pierriers et murets, avec des pelouses et des buissons denses.
Il faut signaler la présence de la Mante religieuse (Mantis religiosa).
L'absence de gestion permet le reboisement du coteau notamment par le Pin sylvestre (Pinus sylvestris) et le bouleau (Betula pendula). Contre cela, la commune d’Evreux pratique de l’écopastoralisme sur certains secteurs, en partenariat avec le Conservatoire des Sites Naturels de Haute-Normandie, afin de conserver, suivre et valoriser le patrimoine naturel calcicole.