ZNIEFF 230030958
LA VALLEUSE D'ETRETAT

(n° régional : 7703)

Commentaires généraux

La côte d’Albâtre est un littoral exceptionnel : plus de120 kilomètres de falaises crayeuses dont la hauteur atteint à son maximum 120m, entrecoupées de « valleuses », ces petites vallées sèches suspendues ou brèches plus ou moins encaissées débouchant sur la mer, et de quelques basses vallées côtières drainées (Bresle, Yères, Arques, Scie, Saâne, Dun, Durdent). C’est une frange encore très sauvage, le relief imposant ayant préservé la côte de l’urbanisation dense (mais pas de quelques grands aménagements).

Les milieux naturels sont déterminés par des facteurs physiques prépondérants : les marées, une muraille de craie (apparemment homogène mais en fait très variée) surmontée d’argile à silex (due à la décarbonatation), des vents et des embruns entraînant des particularités dans la végétation (adaptations morphologiques pour supporter le vent, le sel ou la sécheresse, endémisme), un relief abrupt ou vallonné, des cavités et des drains souterrains et apparents, une érosion ancienne et contemporaine déterminée par les infiltrations pluviales, la fragilité des roches et la houle. De l’estran au sommet des falaises, la diversité des conditions de vie engendre une grande richesse floristique et faunistique. Les habitats terrestres les mieux représentés sont les pelouses aérohalines, supportant les vents et les embruns salés. Les valleuses abritent des formations arbustives, boisées et prairiales originales et variées dont quelques bois frais de ravin à fougères. Le platier héberge une flore et une faune marines spécifiques : algues, mollusques, crustacés, anémones de mer, etc. Les corniches des falaises sont l’habitat d’une avifaune riche, parfois exceptionnelle, permanente ou de passage.

Le littoral cauchois, c’est aussi un paysage unique du aux remarquables formes d’érosion dont les plus connues sont les arches et les aiguilles d’Etretat.

Ce patrimoine naturel est fragilisé par le recul inéluctable du front de falaise, très variable d’un site à l’autre, la pollution diffuse, l’aménagement lourd de sites industriels, la surfréquentation (Etretat).

Ce littoral est classé en Site d’Importance Communautaire n°FR2300139 « Littoral cauchois » du réseau Natura 2000.

La znieff couvre la totalité de cette grande vallée sèche (à l’exclusion des zones bâties), digitée en de multiples vallons sinueux et encaissés. Les sources qui émergent sur la plage à marée basse attestent de la rivière d’Etretat qui serait devenue souterraine à partir du Moyen-Age.

Les milieux boisés occupent une grande surface ; ils sont essentiellement localisés sur les versants Nord et Est, aux fortes pentes. Le bois des Loges est le plus vaste. Les habitats sont variés, des formations acidiphiles développées sur les biefs à silex (chênaie à Myrtille, à Luzule des bois, chênaie-bétulaie, hêtraie à Houx), aux boisements mésotrophes et frais à fortement humides, en bas de pente et sur les fonds (hêtraie à Jacinthe des bois, frênaie-érablière, frênaie à fougères) ; des bois de conifères sont aussi présents. Des bétulaies claires à grandes populations de lichens saxicoles et de mousses constituent des formations ponctuelles exceptionnelles.

Au sein des boisements ou en lisière, quelques habitats ouverts interstitiels (prairies abandonnées, pelouse acidiphile, clairières, ourlets, bords de chemins, landes) abritent des espèces silicicoles, neutroclines à acidiphiles, peu communes ou rares (Bruyère cendrée, Pied d’oiseau délicat, Laîche des lièvres, Polygale à feuilles de serpolet, Pédiculaire des bois etc.).

L’abandon de la gestion de ces milieux menace leur intérêt floristique et écologique.

Dans le Fond de Bénouville et du Petit Val, des pelouses et fourrés calcicoles présentent un fort intérêt floristique (orchidacées) et ornithologique. La côte du Mont est partiellement propriété du Conservatoire du littoral et classée en Espace Naturel Sensible (site de la falaise d’Amont).

De telles formations boisées étendues dans ce secteur côtier sont de véritables réservoirs biologiques pour la faune qui y trouve refuges et sites de reproduction. Des cavités abritent des espèces de chauves-souris en très forte régression (Petit Rhinolophe, Grand Murin, Murin de Natterer). L’avifaune sylvatique y est variée (rapaces, Loriot d’Europe, passereaux forestiers etc.).

La znieff recoupe le site inscrit de la valleuse d’Etretat (loi de 1930).

Une petite partie de la valleuse est classée en Site d’Importance Communautaire n°FR2302001 « Réseau de cavités du nord-ouest de la Seine-Maritime » du réseau européen Natura 2000 pour son fort intérêt en chauves-souris.

Commentaires sur la délimitation
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