La znieff comprend une grande partie des vallées de la Valmont et de la Ganzeville, son principal affluent, en excluant la zone urbaine de Fécamp, ainsi que les villes de Valmont et de Colleville. Ces vallées encaissées et sinueuses, entaillent le plateau cauchois sur respectivement vingt et seize kilomètres environs, au droit de la ligne de faille Fécamp – Lillebonne. Elles sont ramifiées en de nombreux vallons secs et sinueux offrant des expositions variées. Leur profil est dissymétrique : les coteaux exposés au sud ou à l’ouest étant généralement très pentus, sont boisés en continu. Les flancs opposés, aux pentes souvent moins fortes, sont plutôt cultivés ou couverts de pâtures. Toutefois, il subsiste beaucoup de boisements même sur les pentes plus douces, ce qui confère à l’ensemble de ces deux petites vallées, un caractère très boisé et naturel hormis dans la basse vallée. L’altitude décroît de 125m en moyenne sur le rebord du plateau, à 6m en fond de vallée à l’aval.
Les vallées concentrent la biodiversité. De l’amont à l’aval, du fond humide où serpente la rivière au sommet des versants prairiaux ou boisés, elles forment de vastes corridors caractérisés par une grande diversité de milieux naturels. Elles abritent notamment les zones humides, milieux d’une extrême diversité et productivité biologiques, hébergeant de nombreuses espèces spécialisées, parfois exceptionnelles. Outre cette fonctionnalité écologique, les zones humides jouent un rôle fondamental pour le recueil et l’autoépuration des eaux, la réalimentation des cours d’eau et des nappes phréatiques, la prévention des inondations. Les flancs des coteaux et les vallons secondaires comportent des milieux prairiaux originaux, ainsi que des boisements secs à frais. Des haies, plus ou moins continues, prolongent les strates arborées et arbustives jusqu’au fond humide de la vallée. De nombreuses espèces végétales et animales vivent, s’abritent, se nourrissent et se reproduisent dans ces habitats de fort intérêt écologique.
La Valmont prend sa source au lieu-dit Le Vivier (commune de Valmont). La rivière est marquée par un débit annuel moyen de 1,81 m³/s, régulier, alimenté par les eaux froides et bien oxygénées de l’aquifère crayeux. Les eaux de la rivière, bien que polluées (notamment en nitrates et pesticides), permettent la vie piscicole (Truite fario, Truite de mer, Chabot, Lamproies, Epinoche, Anguille etc.) mais tout le potentiel salmonicole ne peut s’exprimer (outre les problèmes de qualité de l’eau, la rivière comporte encore des ouvrages empêchant la libre circulation des migrateurs).
En amont et jusqu’à Valmont, le fond de la vallée est surtout caractérisé par des prairies humides et d’autres habitats d’intérêt écologique : sources permanentes, mégaphorbiaies (formations de grandes herbes), végétation rivulaire amphibie, herbiers aquatiques, ripisylve ponctuelle (linéaire arborée et arbustif en bordure de la rivière), petit marais à joncs, aulnaie tourbeuse à touradons de laîches. Puis, de nombreuses anciennes ballastières forment jusqu’à Fécamp, une mosaïque d’étangs aux rives plus ou moins abruptes et recolonisées par la végétation (roselières, cariçaies, mégaphorbiaies). Ces étangs sont particulièrement attractifs pour les oiseaux d’eau (canards, limicoles, passereaux, grands échassiers etc.), les amphibiens et les insectes (libellules notamment).
Les versants présentent une grande diversité. On retrouve, comme dans les autres vallées cauchoises, des formations boisées acidiphiles à neutrophiles graduellement réparties le long de la pente. Cette vallée abrite aussi des lisières calcicoles originales liées à une particularité géologique : une poche de terrains redoniens et pliocènes (Tertiaire), constitués de sables argilo-calcaire, surmontant la craie. Ce gisement, autrefois exploité, est aujourd’hui recolonisé par une végétation remarquable. Sur la craie, quelques rares ourlets calcicoles occupent les marges boisées ou d’anciennes carrières. Vers l’aval, les bois cèdent progressivement leur place aux landes à Ajonc, Prunellier, Fougère aigle. Des prairies mésophiles et des cultures occupent les versants plus doux.
Le ruisseau de Ganzeville prend sa source à Bec-de-Mortagne et rejoint la Valmont à Fécamp. Moins marquée par les gravières, cette petite vallée a conservé des milieux naturels et des paysages de qualité : riches prairies humides, ripisylves, herbiers aquatiques à Zannichellie, bois thermophiles, lambeaux de pelouses calcicoles à Genévrier, exceptionnelle lande acidiphile à Bruyère cendrée. Une grande partie de la vallée est inscrite à l’inventaire des sites (loi de 1930).
Cette vaste znieff comprend sept znieff de type I, milieux ponctuels de fort intérêt écologique : forêt de ravin à fougères, forêt acidiphile à Grande Luzule et Myrtille, faciès typiquement atlantique à Jacinthe des bois, bois thermophiles à Buis, fruticées à Genévrier, ourlets calcicoles sur sables, ripisylves, mégaphorbiaies, prairies humides, étangs, roselières, rivière aux berges naturelles, petit marais à Carex.