Ce bord de route exposé plein sud est une friche calcicole où se rencontrent encore quelques espèces typiques du mésobromion comme le Brachypode penné (Brachypodium pinnatum), le Lotier corniculé (Lotus corniculatus) la Knautie des champs (Knautia arvensis) et la Bugrane rampante (Ononis repens) mélangées à diverses espèces prairiales ou de friches tels que l'Avoine élevée (Arrhenaterum elatius), le Reséda jaunâtre (Reseda luteola), le Gaillet mou (Galium mollugo), le Sainfoin (Onobrychis viciifolia) et la Fétuque des prés (Festuca pratensis). Au sein de ce talus sec, apparaissent des affleurements calcaires très favorables à l'installation d'une végétation pionnière où se développe essentiellement l’Orpin âcre (Sedum acre) qui forme de vastes tapis en haut de talus.
Bien que l’habitat soit assez dégradé et déjà très évolué pour être considéré comme une pelouse calcicole, deux espèces déterminantes ont été observées : Il s’agit de la Séséli des montagnes (Seseli montanum), une petite apiacée thermophile rare en Haute Normandie et du Muscari à toupet (Muscari comosum), une espèce assez rare, dont une quarantaine de pieds sont présents à l'ouest du site.
Perdu au sein de cultures intensives, ces petites bermes sont des îlots refuges pour divers insectes tel que le Criquet mélodieux (Chorthippus biggutulus), le Criquet des pâtures (C. Paralellus), le Grillon champêtre (Gryllus campestris), le Demi-deuil (Galathea malanargia).
Les deux menaces sont l’agriculture et la fauche. Les grandes cultures entrainent un apport de nutriments néfastes au maintien de cet habitat oligotrophe et des espèces qui lui sont inféodées. La fauche des bords de route, répétées plusieurs fois pendant la saison, entraine une eutrophisation qui peut également nuire à l’habitat et aux espèces.