ZNIEFF 230031131
LA VALLÉE DE LA RISLE DE RUGLES À FERRIÈRE-SUR-RISLE

(n° régional : 8606)

Commentaires généraux

Cette vaste zone comprend la vallée de la Risle s'étendant entre Rugles, à l'amont, et la Ferrière sur Risle, à l'aval. Plusieurs vallons et bois attenants à cette vallée, et assurant une continuité bleue et verte, ont été intégrés à cette ZNIEFF. Il s'agit, du nord vers le sud, du bois de Bois-Anzeray, du bois du Val, du bois des Fourneaux, du bois de la Noé, du Val Sommaire et des bois de Juignette. Cette ZNIEFF borde également à l'ouest la Forêt de Conches-Breteuil, également inscrite en ZNIEFF de type II.

La vallée de la Risle, dans ce secteur, se caractérise par de vastes étendues indemnes de toute urbanisation et route, donnant à l'ensemble un attrait paysager et sauvage remarquable. Malgré la présence de labours, le fond de vallée est dominé par des prairies pâturées mésophiles et mésohygrophiles. roselières, magnocariçaies, cariçaies, mégaphorbiaies sont encore présentes, mais souvent localisées et de tailles réduites. La ripisylve d'aulnes ou de peupliers, est plus ou moins dégradée selon les secteurs, elle est pratiquement absente au nord de la zone. Les boisements humides sont rares et localisés. La Risle présente des faciès variés lentiques et lotiques, avec des tapis d'hydrophytes différents selon les courants, présence du Nénuphar jaune (Nuphar lutea) dans les secteurs calmes et de la Renoncule flottante (Ranunculus fluitans) dans les eaux vives et claires. L'ensemble de la Risle fait partie du réseau Natura 2000 (ZSC "La Risle, la Charentonne et la Guiel"), en particulier pour la présence de plusieurs poissons d'intérêt communautaire que sont les lamproies de Planer et fluviatile (Lampetra planerii & Lampetra fluviatilis), le Chabot (Cottus gobio), et le Saumon atlantique (Salmo salar). L'Agrion de mercure (Coenagrion mercuriale), une demoiselle protégée nationalement et inscrite à l'annexe II de la Directive habitats, se rencontre plus en aval sur la Risle mais de nombreux habitats de cette ZNIEFF lui sont favorables. Le Faucon hobereau (Falco subbuteo) et le Martin-pêcheur (Alcedo atthis) sont deux oiseaux assez rares qui viennent chasser au dessus de la Risle, le second niche dans les berges abruptes. De nombreux végétaux, inféodés aux milieux humides et déterminants de ZNIEFF ont été répertoriés. Parmi ceux-ci, citons la Cardamine amère (Cardamina amara), la Renouée bistorte (Polygonum bistorta), la Laîche aiguë (Carex acuta), le Silaus des prés (Silaum silaus), la Laîche distique (Carex disticha). Les prairies humides constituent également l'habitat de deux orthoptères assez rares et déterminants, le Criquet ensanglanté (Stetophyma grossum) et le Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis). Ceux-ci constituent avec de nombreux autres insectes, une ressource pour la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), un passereau très rare et inscrit à l'annexe I de la Directive oiseaux. Cette vallée constitue une zone de halte migratoire pour divers oiseaux rares comme le Héron cendré (Ardea cinerea), la Grande aigrette (Egretta alba), le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus)…

La grande majorité des bois est une chênaie-charmaie acide plus moins riche en bouleaux, on notera néanmoins quelques bois de pentes, habitats déterminants dans les zones les plus pentues. Quelques plantations de Chêne rouge ou de résineux s'observent. Au sein de ces bois, et en fonction de leur gestion, se sont développées des landes sèches à Callune et des landes humides à Bruyère à quatre angles (sur la commune de Juignette notamment). Quelques végétaux déterminants sont signalés au sein de ces bois, la Lathrée écailleuse (Lathaea squamaria), une plante parasite, ou la Doradille noire (Asplenium adiantum-nigrum), une petite fougère à tendance acidiphile. Cet ensemble boisé constitue surtout un vaste refuge pour la faune. Le Loriot d'Europe (Oriolus oriolus), la Buse variable (Buteo buteo), l'Épervier d'Europe (Accipiter nisus) sont des oiseaux assez rares qui y nichent. Parmi les chauves-souris, la Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii), rare et déterminante, trouve des territoires de chasse idéals. Divers amphibiens communs ont été recensés, cette ZNIEFF leur permet d'accomplir l'ensemble de leur cycle vital.

Outre les atouts écologiques de ce site (zone refuge, corridor…), il présente un intérêt hydrologique important avec un rôle de rétention des crues notamment. La vallée a également des qualités paysagères indéniables.

La principale menace pesant sur le site est l'extension des labours au détriment des prairies, des landes ou des bois. Les plantations de résineux ou de chênes exotiques restent encore localisées, les bois installés sur les pentes semblant préservés. Les pollutions agricoles ou urbaines constituent également un problème pour la faune aquatique.

Commentaires sur la délimitation
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