Cette île se trouve à l'entrée du dernier méandre de la Loire orléanaise, à la limite des communes de Sandillon et de Bou. Sa taille a sensiblement évolué au cours des temps. Elle tend actuellement à s'engraisser du fait de l'enfoncement du lit, ce qui favorise une colonisation ligneuse active depuis une trentaine d'années.
D’une superficie moyenne d’une trentaine d’hectares, l’île aux Oiseaux accueille une colonie de sternes depuis le début des années 70. En 1990, une colonie de Mouettes rieuses est venue renforcer l’intérêt de ce site pour les Laridés et Sternidés. Bien qu’en continuelle évolution comme tous les sites qui s’inscrivent dans le lit mineur du fleuve, cette île représente aujourd’hui un site majeur pour la reproduction d’un nombre important d’espèces. Elle accueille en effet chaque année une centaine de couples de Sternes pierregarins. Bien qu’en régression sur l’île au profit de sites satellites, les Sternes naines ont constitué une colonie dont le maximum s’est établi à plus de 60 couples en 1997. L'expansion de la colonie de Mouettes rieuses (3 000 à 4 000 couples) a attiré d’autres espèces de Laridés d’intérêt patrimonial telles que les Mouettes mélanocéphales (fluctuant autour d’une quarantaine de couples) et le Goéland cendré qui s’y est reproduit durant quelques années. Le Goéland leucophée y est nicheur et joue un rôle sanitaire au sein de cette colonie, la plus importante et la plus diversifiée de la région Centre.
La dynamique végétale est importante et doit être régulièrement contenue par des chantiers d’entretien qui sont réalisés soit par le Service de Loire, soit par les bénévoles d’associations de protection de la nature. Malgré tout, certaines zones de l’île, occupées par les peupliers, sont laissées volontairement à leur évolution naturelle afin de permettre au Castor d’Europe de s’y maintenir et notamment de s'y nourrir. Enfin, un intéressant cortège d’Orthoptères relevant du Sphingonotion caerulantis (synusie orthoptérique hyperxérique sur sol largement dénudé, selon Bernard DEFAUT) a été détecté sur les parties peu végétalisées de l’île.
En période de migration et d’hivernage, l’île et ses abords sont régulièrement occupés par des stationnements d’espèces aussi variées que la Spatule blanche, les Cigognes blanches et noires, la Grande Aigrette et l’Aigrette garzette, différentes espèces d’Oies et de Canards, de Limicoles et de Passereaux. Cette concentration d’espèces attire aussi les rapaces comme le Faucon pèlerin, l’Aigle botté ou les Milans noir et royal. Les Balbuzards pêcheurs migrateurs ou en dispersion postnuptiale trouvent dans les radiers de l’amont de l’île des zones propices pour la pêche.
Bien connue des habitants des environs, cette île constitue un des hauts lieux ornithologiques de la Loire moyenne.
La délimitation prend en compte la section du lit mineur du fleuve dans laquelle s'inscrit cette île. Les chenaux, les grèves et atterrissements annexes ainsi que les berges des deux rives participent largement à l’intérêt biologique de la zone du fait de leur utilisation par la faune comme sites secondaires de reproduction (Vanneau huppé, Petit Gravelot), comme site de repos pour les Laridés (Mouettes, Goélands), et comme sites d’alimentation pour les Sternes (eaux vives) et les Limicoles (vasières).