ZNIEFF 240003882
FORET DE MONTARGIS

(n° régional : 6037)

Commentaires généraux

Le massif forestier de Montargis se situe au nord-est immédiat de la ville éponyme. Il comprend une partie domaniale entourée de diverses forêts privées. Au centre, la clairière de Paucourt (défrichement néolithique) correspond à un très ancien village. Le massif s’étend sur un plateau calcaire recouvert d’argile à silex. Néanmoins du fait de la présence d’un important système karstique, quelques affleurements calcaires ou marneux apparaissent au moins au niveau des vallons qui parcourent le plateau. L’ouest du massif repose sur des terrasses du Loing aux sols plus sableux et filtrants.

La flore se caractérise par la présence de végétaux associés aux sols acides (Calluna vulgaris, Viola canina, Vaccinium myrtillus…), et aux sols neutres à légèrement alcalins sur calcaire ou marne (Rosa micrantha, Scilla bifolia, Cephalanthera longifolia, Galium odoratum…).

Au début du XVIIe siècle un auteur local écrivait :"Ce qui rend remarquable… la ville de Montargis est cette forest qui regarde vers l'Orient ». Le massif forestier de Montargis constitue l’extrême avancée vers l’ouest d’une unité biogéographique qui relie Champagne, nord de la Bourgogne et Bassin parisien (Pays d’Othe /Gâtinais oriental).

Les influences continentales et fraîches se traduisent par la présence de quelques plantes caractéristiques comme Bromus benekenii (actuellementt connu de trois localités seulement dans le Centre).

Poa chaixii, (qui n’est connue qu’ici en région Centre comme probable naturalisée historiquement, l'indigénat est à vérifier) et Hordelymus europaeus qui traduisent également ces conditions, (ont peut être été introduites, mais en tout cas de longue date).

On retrouve ces influences dans la liste des insectes qui comprend plusieurs taxons caractéristiques de forêts « froides »: Ocypus pedemontanus pyrenaeus (présent également dans le Perche), Pterostichus cristatus parumpunctatus, Calathus luctuosus (par ailleurs inféodé aux résineux).

Même si la gestion forestière favorise le Chêne, la Chênaie-Hêtraie est présente sous forme de stations de faible superficie.

Un réseau complexe de mares (toutes ne sont pas en eau la même année) conduit à de notables déplacements d’amphibiens en période de reproduction. Le nord-est du massif est ainsi directement concerné.

Le nord du massif, nettement relié à la vallée de la Clairis correspond également à un secteur de mouvements importants de mammifères grands et petits ainsi que pour l’avifaune. L’ intérêt pour les chiroptères semble s’être déplacé durant les années vers la vallée de la Clairis.

Commentaires sur la délimitation

Le contour a été délimité sur Scan 25 puis affiné sur orthophotoplan. Quand il ne suit pas les limites forestières il s’appuie sur des éléments visibles, comme des routes ou des chemins.

La zone inclut une partie de la forêt domaniale et certains massifs privés environnants, lesquels abritent certaines des espèces typiques et jouent un rôle écologique important. La clairière partiellement urbanisée de Paucourt est exclue du périmètre. Seule la partie domaniale de la partie sud du massif a été intégrée en raison d’une moindre connaissance. Elle contribue à la continuité écologique de l’espace boisé et comporte des partie acides bien caractérisées.