ZNIEFF 240030870
PRAIRIES DU FORCERON, DU SATTNAT ET DES ETHOUARS

(n° régional : 00000472)

Commentaires généraux

Il s’agit d’un ensemble de prairies inondables, fauchées ou pâturées, situé au fond de la vallée de l’Yèvre, à l’aval immédiat des bourgs de Berry-Bouy et Marmagne. Si une partie des zones humides est alimentée par des sources, la moitié est du site bénéficie surtout des crues successives du cours d’eau et de ses différents bras secondaires, dont les méandres empruntent un tracé qui semble avoir été peu modifié. Plusieurs parcelles ont été acquises par le CEN Centre-Val de Loire afin de servir de site expérimental de restauration des milieux humides.

L’intérêt de cette zone est aussi bien lié à sa faune qu’à sa flore. La vallée de l’Yèvre est avant tout une zone de reproduction et un axe de déplacement notable pour les oiseaux. Si le Râle des genêts, le Butor étoilé et la Bécassine des marais semblent avoir disparu du secteur depuis la fin des années 2000, on peut encore y observer le Courlis cendré et plusieurs passereaux remarquables (Phragmite des joncs, Pipit farlouse, Bouscarle de Cetti, Cisticole des joncs). Les berges du cours d’eau abritent le Campagnol amphibie et différents poissons déterminants s’y reproduisent (Brochet, Chabot).

Le site permet d’observer une entomofaune tout aussi patrimoniale, qu’il s’agisse du papillon Cuivré des marais (Lycaena dispar), espèce protégée, des libellules, dont plusieurs sont protégées (Oxygastra curtisii, Gomphus simillimus, Coenagrion mercuriale) ou des Orthoptères (Conocephalus dorsalis, Gryllotalpa gryllotalpa et d’importants effectifs de Mecostethus parapleurus et Stethophyma grossum). Des coléoptères assez rares ont par ailleurs été inventoriés à proximité de l’eau (Bagous subcarinatus et tempestivus, Chlaenius olivieri).

D’un point de vue floristique, les prairies humides présentent des secteurs à Sanguisorba officinalis ou encore Thalictrum flavum, toutes deux protégées. Plusieurs espèces déterminantes (Dactylorhiza incarnata, Oenanthe peucedanifolia, Carex hostiana, etc.) n'ont toutefois pas été revues récemment. Au nord-est, un coteau calcaire surplombant la vallée permet d’enrichir les lieux d’espèces calcicoles moins hygrophiles (Orchis anthropophora, Blackstonia perfoliata, forte densité d’Anacamptis pyramidalis). On peut aussi y observer des ascalaphes (Libelloides longicornis).

Commentaires sur la délimitation

Le contour s’appuie sur une route, la rivière l’Yèvre et un bras annexe ainsi que sur les lisières externes de trois boisements situés aux extrémités de la délimitation. Il inclut essentiellement des prairies de fauche et de pâture ainsi que quelques petites parcelles de maïs qui n’ont pas été exclues de la zone. La rivière est également prise en compte.

Au sud, l’extension proposée est naturellement limitée par le bras de l’Yèvre le plus éloigné du cours principal. Les prairies situées plus au sud, qui jouxtent le Canal de Berry, ne sont pas incluses dans le périmètre (celles-ci présentant un intérêt écologique moindre). 

Au nord, le coteau calcaire est intégré au zonage jusqu’au Moulin de Berry, qui constitue la limite est du site avec la route D160. En grande partie boisé, ce coteau surplombe des boisements et des haies qui forment un paysage bocager très favorable à la grande faune (oiseaux, mammifères) et à l’entomofaune saproxylique.