ZNIEFF 240031199
PRAIRIE ET AULNAIE MARECAGEUSE DE LA THIELLE

(n° régional : 00000681)

Commentaires généraux

Cette zone, d'assez grande surface pour une znieff de type I, est constituée d'une mosaïque d'habitats le plus souvent humides. Elle comprend de petites portions de Chênaies-charmaies fraîches sur les hauts de versant, des Aulnaies-frênaies inondables en bas de versant, des zones d’Aulnaie marécageuse. Par ailleurs, notons la présence ponctuelle de suintements à Dorine à feuilles opposées (Chrysosplenium oppositifolium) et de formations landicoles à Choin noirâtre (Schoenus nigricans) dans la partie amont en rive droite. La zone englobe également des secteurs de prairies humides plus ou moins oligotrophes, parfois survivantes de plantations de peupliers et donc particulièrement vulnérables.

 

FLORE VASCULAIRE

La richesse en flore vasculaire de la vallée de l'Aquiaulne est connue de longue date par les botanistes. Jullien-Crosnier y fait mention dans son Catalogue des plantes vasculaires du Loiret de 1890 mais c'est Antoine Le Grand qui en fait une bonne description grâce au compte-rendu d'une herborisation réalisée en 1895. De nombreuses espèces particulièrement intéressantes y sont citées comme la Spiranthe d'été (Spiranthes aestivalis) ou encore la Potentille des marais (Potentilla palustris). Ces deux espèces n'ont plus été observées en vallée de l'Aquiaulne depuis longtemps, ainsi que cinq autres, il est toutefois difficile de savoir si elles étaient présentes au sein de l'emprise de la type I.

Comme dans d'autres secteurs de la région, la vallée de l'Aquiaulne s'est fortement boisée à cause de la déprise agricole et plusieurs zones marécageuses ont disparu à cause de la création de plan d'eau, mais, bien que reliques, les zones marécageuses restent encore bien représentées et hébergent encore de nombreuses espèces patrimoniales. Parmi celles-ci nous pouvons citer la seule station connue de Laîche de Hartman (Carex hartmanii) dans le Loiret ou encore la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium) très rare dans le Loiret.

Au total, ce sont 24 espèces déterminantes de znieff qui sont recensées de façon moderne sur cette zone dont 11 sont légalement protégées.

 

BRYOPHYTES

Plusieurs inventaires bryologiques ont été réalisés en 2016 confirmant le fort intérêt de la vallée de l'Aquiaulne. Les zones landicoles reliques hébergent sept espèces de sphaignes dont Sphagnum contortum, espèce minérotrophe plutôt rare en région Centre-Val de Loire. Les zones de suintements en rive droite de la zone sont très particuliers car ils présentent une bryoflore calcicole dénotant avec la géologie de surface acide. Parmi les espèces particulièrement patrimoniales nous pouvons citer Palustriella commmutata, espèce calcicole mais aussi d'affinité plutôt montagnarde.

Au total, ce sont 16 espèces déterminantes de znieff qui ont été recensées de façon moderne sur cette zone dont 2 sont légalement protégées.

 

CHAMPIGNONS

Un inventaire peu poussé a été réalisé en 2016. Deux espèces sont particulièrement intéressantes et méritent d'être citées.

Tout d'abord la Mycène jolie (Mycena adonis). Il s'agit d'un petit basidiomycète caractérisé par ses couleurs vives rouge-saumoné qui est lié aux zones humides oligotrophes riches en bryophytes et notamment les sphaignes. Il s'agit d'une espèce rare à l'échelle de la France et son observation sur le site traduit tout son potentiel en termes mycologiques. La seconde espèce est un lactaire (Lactarius lilacinus), caractéristique des aulnaies oligotrophes. C'est une espèce peu commune à l'échelle de la France et souvent indicatrice de milieux non ou peu dégradés.

 

 

Commentaires sur la délimitation

La zone est limitée à l’Est par la route et le chemin et à l’Ouest par la limite de la zone humide et de la prairie. Au Sud, c'est la limite du boisement (visualisable sur la carte) qui marque la limite de la zone. Au Nord, c'est la frontière entre l'étang et la prairie qui marque la limite de la ZNIEFF.