Cette zone polynucléaire est constituée de trois noyaux établis sous une ligne à haute tension traversant un massif boisé, à cheval sur les communes d’Adon et de Sainte-Geneviève-des-Bois.
Le noyau septentrional, au lieu-dit du Bois de la Pâture, est inscrit à l’inventaire ZNIEFF essentiellement pour la présence de deux mares à Rubanier nain (Sparganium natans). Cette espèce n’est connue en 2019 que de cette station pour le département du Loiret. Il s’agit par ailleurs d’une espèce extrêmement rare en Centre-Val de Loire et légalement protégée. Les abords des mares sont essentiellement constitués de fourrés de saules ou de rosacées.
Le noyau central, au lieu-dit du Bois des Hervésies, abrite des faciès beaucoup plus diversifiés. Ainsi, il est possible de trouver des pelouses marnicoles (assimilables au Mesobromion erecti) dans lesquelles on rencontre la Laîche tomenteuse (Carex tomentosa), le Cirse tubéreux (Cirsium tuberosum) ou encore l'Orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii). Notons tout particulièrement dans ce milieu la présence de la Gentianelle d’Allemagne (Gentianella germanica), espèce continentale protégée en Centre-Val de Loire où elle n'est connue actuellement que dans l’Eure-et-Loir et dans le Loiret. Elle n’est connue dans le Loiret que sur cette station, ce qui donne une valeur patrimoniale importante pour le site. Ce milieu abrite aussi l’Orchis odorant (Gymnadenia odoratissima), espèce très rare en Centre-Val de Loire, elle n’est par ailleurs connue que dans deux stations dans le Loiret. Le fond du vallon est humide en permanence ce qui fait évoluer la végétation vers des communautés plus marécageuses et étroitement imbriquées: roselière, fourrés de Saule, mégaphorbiaies, prairies humides du Deschampsio mediae-Molinion caerulae. Nous pouvons y noter la présence du Choin noirâtre (Schoenus nigricans), de la Gentiane des marais (Gentiana pneumonanthe) ou de la Laîche puce (Carex pulicaris).
Le noyau méridional, au lieu-dit du Bois des Berthes, est assez proche physionomiquement du noyau central, les faciès marnicoles y étant cependant absents. Il est possible d’y observer l’Orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata), espèce typique des bas-marais alcalins très rare en Centre-Val de Loire ou encore la Laîche jaunâtre (Carex flava), espèce en limite d’aire de répartition dont les deux seules stations confirmées en Centre-Val de Loire en 2019 sont localisées sur cette ZNIEFF (noyau méridional et noyau central).
Au total, 31 espèces déterminantes de ZNIEFF ont été recensées sur le site, dont 10 sont protégées au niveau régional. Par ailleurs, trois espèces sont considérées comme en danger critique d’extinction (catégorie CR) selon la liste rouge régionale parue en 2014. Malgré l’aspect paysager dégradé par la ligne haute tension, cette zone présente une très forte valeur patrimoniale justifiant pleinement son classement en ZNIEFF de type I.
La zone a été délimitée sur orthophotoplan et scan 25. Constituée jusqu'en 2019 du seul noyau central du Bois des Hervésies, la zone est depuis polynucléaire avec l'ajout de deux extensions au nord et au sud (Bois de la Pâture et Bois de Sainte-Berthe). Ces zones occupent essentiellement les layons entretenus sous la LHT mais également quelques zones ouvertes en périphérie, bien visibles sur orthophoto.
La partie nord est centrée sur les mares patrimoniales, avec pour limite ouest un chemin et pour limite est un fossé de drainage. Le noyau central est limité au nord par les parcelles agricoles et au sud par le ruisseau du Talot. Le zonage du Bois de Ste-Berthe est lui borné au nord par la D243 et au sud par un chemin.