English Version
La vallée de la Gargilesse est un affluent de la Creuse en rive droite. Elle prend sa source dans la Creuse, en limite avec la région Centre à une altitude d’environ 380 m. Le paysage y est essentiellement bocager et la vallée est peu encaissée parsemée de quelques suintements hélas le plus souvent recalibrés mais abrite localement Wahlenbergia hederacea, petite Campanulacée d’affinité atlantique, Viola palustris ou Potentilla palustris espèces majoritairement présentes dans le Boischaud-Marche pour la région Centre. Au fur et à mesure de sa descente, son cours s’encaisse pour former des parois abruptes similaires à celles que l’on trouve en bordure de la Creuse mais plus boisées. Ainsi, les espèces patrimoniales typiques des falaises siliceuses sont moins nombreuses dans la vallée de la Gargilesse avec seulement la présence d’Umbilicus rupestris. Ici, le fond de vallée est occupé par des Chênaies-Frênaies ou des Chênaies-Charmaies fraîches qui abritent de belles populations de géophytes dont Scilla lilio-hyacinthus, espèce présente uniquement dans la vallée de la Creuse et certains de ses affluents pour la région Centre.
Du point de vue piscicole, il s’agit d’une rivière à truites typique dont le tiers du cours est très riche en frayères et donc en truitelles, On passe ensuite à une zone intermédiaire de radiers-plats courants sur pierres–galets qui convient au développement des juvéniles. La partie aval plus profonde, s’écoulant entre des blocs est elle propice au grossissement des truites adultes. La succession de ces différents habitats rend la Gargilesse particulièrement fonctionnelle pour les espèces salmonicoles, et en fait une rivière de 1ère catégorie piscicole renommée. Le bassin de la Gargilesse «fournit» des truites qui colonisent le bassin de la Creuse aval (rôle de réservoir biologique).
Les espèces compagnes de la truite sont également présentes (12 espèces de poissons dont 3 sont déterminantes).
La présence d’étangs perturbe ce fonctionnement au niveau de la qualité de l’eau (température, matières en suspension), de la quantité de la ressource et des introductions intempestives d’espèces lors des vidanges (perche soleil, poisson chat, tanche, gardon).
On observe par ailleurs l’invasion par l’écrevisse Pacifastacus leniusculus (’Ecrevisse signal).
Nous proposons la création d’une ZNIEFF de type II : Vallée de la Gargilesse et affluents pour la qualité de ses habitats et pour la richesse des espèces qu’elle recèle avec au total 41 espèces déterminantes de ZNIEFF dont 11 sont protégées au niveau régional et 1 au niveau national.
La zone a été délimitée sur orthophotoplan en suivant le plus souvent les premières parcelles issues du maillage bocager ou les limites de boisements. Elle correspond à la vallée de la Gargilesse depuis sa source au lieu-dit « La goutte aux loups » jusqu’à sa confluence avec la Creuse.
