ZNIEFF 240031697
Forêt de Preuilly

(n° régional : 1440)

Commentaires généraux

La forêt de Preuilly est un massif forestier remarquable à cheval entre l'Indre-et-Loire et l'Indre.

Ce massif, formé de peuplements forestiers plus ou moins anciens, s'ouvre sur quelques étangs, landes et clairières. Il est traversé par des chemins, dont certains présentent ponctuellement des végétations d'intérêt patrimonial. La ZNIEFF de type 1 "Landes et ensemble humide de la forêt de Preuilly" (240006243) cible les secteurs de plus forte densité d'espèces et d'habitats d'intérêt de ce massif. Elle jouxte la ZNIEFF de type 2 "Vallée de la Claise et ses affluents" (240031298) qui intègre le ruisseau de la Muanne au niveau de la Martinerie au sud de Charnizay. Ce ruisseau prend source dans le nord-ouest de la type 2 du massif de Preuilly.

L'écosystème de ce massif est remarquable pour :

- les multiples habitats d''intérêt européen, dont certains évalués en danger d'après la liste rouge régionale. S'y observe principalement des végétations des zones humides plutôt acides sur le plateau, telles que les gazons amphibies d'étangs, les brandes, et diverses végétations développées auprès ou sur les chemins (Cicendion filiformis et Juncion acutiflori). Plus particulièrement, ce site présente des végétations de marais alcalin et des communautés pionnières de suintements confinées à la vallée du bois de Vinceuil, et très riches en plantes patrimoniales ;

- sa flore, avec plus de cinquante espèces déterminantes, dont près d'une vingtaine est protégée. Ce site abrite quelques plantes très rares en région, comme le Trèfle d'eau (Menyanthes trifoliata), et abrite plusieurs popluations de Flûteau nageant (Luronium natans) ;

- sa faune, avec plus d'une quarantaine d'espèces déterminantes de ZNIEFF. On y souligne surtout le cortège d'odonates avec la présence de nombreuses stations à Leucorrhine à large queue (Leucorrhinia caudalis), dont l'étang de la Rolle, qui présente la plus grande population de la région, d'après les prospections de 2015. Il existe aussi un intérêt ornithologique, avec la nidification du Pic cendré (Picus canus), du Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), et un intérêt herpéthologique par la présence d'amphibiens remarquables, comme le Triton marbré (Triturus marmoratus).

L’ensemble du massif a déjà bénéficié d'inventaires botaniques, entomologiques et avifaunistiques approfondis. Ils ont permis d'y observer depuis 2000 plus d'une centaine d'espèces répondant au statut de déterminante.

Outre les prospections avifaunistiques, entomologiques ayant menées à des mentions remarquables pour ce secteur, d'autres inventaires faunistiques ont déjà aussi eu lieu, notamment sur les mammifères, les mollusques, les amphibiens, les reptiles, ayant permis de méttre en évidence d'autres espèces patrimoniales.

Historiquement, cette zone était déjà assez bien connue de M. Aristobile (catalogue d'E. Tourlet, 1908), puis elle a été l'une des premières zones d'études phyto-écologiques de la région Centre-Val de Loire, grâce aux travaux détaillés de R. Gaume (1924) dont l'ouvrage liste les multiples associations végétales observées au sein de ce massif. De récentes prospections botaniques ont permis d'actualiser une grande partie des taxons anciennement listés.

Des inventaires sur les bryophytes et la fonge pourraient conduire à l'observation d'espèces particulières à la vue des conditions écologiques des écosystèmes rencontrés, notamment dans les suintements acides, marais alcalins et zones de transition. Pour les bryophytes, un nouveau passage permettrait d'actualiser les mentions anciennes de R. Gaume (1924) qui y signalait une vingtaine d'espèces remarquables, dont deux espèces protégées, dans ce massif.

Commentaires sur la délimitation

Cette ZNIEFF de type II comprend une grande partie du massif forestier de Preuilly. La présence de surfaces boisées (d'après l'occupation du sol et la physionomie de la végétation) ou d'étangs (incluant ceux situés à proximité directe du massif) a motivé la délimitation de la zone qui s'appuie sur l'orthophotoplan de 2011.