ZNIEFF 250002603
LA BUTTE CHAUMONT

(n° régional : 00030001)

Commentaires généraux

Située à l'extrême limite méridionale de la forêt d'Ecouves, la Butte Chaumont constitue néanmoins un élément nettement individualisé. Elle présente une forme régulière, et son point culminant (378 m) domine de plus de 150 mètres la campagne environnante.

Le grès armoricain, assise extrêmement résistante de l'Ordovicien qui affleure à cet endroit, est du même niveau stratigraphique que celui qui constitue les reliefs de la forêt d'Ecouves. L'originalité du site est due à la présence de pierriers pentus composés de blocs de quartzites sur les faces ouest et nord de la butte. Les pierriers constituent une formation géomorphologique peu fréquente dans le département de l'Orne et l'amplitude de ce phénomène sur la butte n'y a pas d'autre équivalent.

Le milieu forestier, ici relativement diversifié, reste dominant sur la totalité de la butte, avec trois typologies dominantes :

- Les zones de pierriers, à forte déclivité, avec des arbres peu vigoureux et rabougris (chênes).

- La partie inférieure en pente assez douce est recouverte d'une futaie de chênes à laquelle ont été ajoutés quelques hêtres et Pins sylvestres. Les zones les plus basses sont couvertes de cultures de pins sylvestres avec un couvert de callune et des niveaux bas de lichens, et de zones de friches temporaires après coupes à blanc.

-la partie centrale et sommitale de la butte, moins sujette à une sylviculture intensive, avec une chênaie-hêtraie. Sur le sommet de la butte, la présence de nombreux vieux ifs constitue une particularité plutôt inhabituelle.

FLORE

En plantes vasculaires, on note plusieurs espèces remarquables, notamment le Scirpe à nombreuses tiges (Eleocharis multicaulis), la Petite linaire (Chaenorrhinum minus subsp. minus), l'Osmonde royale (Osmunda regalis), la Fétuque à feuilles longues (Festuca longifolia), l’Immortelle d'Allemagne (Filago vulgaris), le Gaillet dressé (Galium mollugo subsp. erectum), le Genêt d'Angleterre (Genista anglica), le Jonc rude (Juncus squarrosus), la Lobélie brûlante (Lobelia urens), la Potentille négligée (Potentilla neglecta),….

La Dorine à feuilles alternes (Chrysosplenium alternifolium), la Luzerne naine (Medicago minima), la très rare sous-espèce de la Luzerne cultivée (Medicago sativa ssp. Falcata), et enfin la Gesse tubéreuse (Lathyrus tuberosus), observées initialement (années 70), n’ont pas été retrouvées en 2015 ni ensuite, de même que les quelques pieds d'Alisiers blancs (Sorbus aria) -dont la spontanéité n'est pas certaine- signalés initialement.

Mais c’est également sur le plan des mousses et lichens que ce site se révèle très intéressant, avec 141 taxons observés sur le pierrier et ses alentours. Un inventaire réalisé en 1978 mentionnait l'existence au niveau des pierriers de Cladonia rangiferina, lichen protégé au niveau régional. En 2015, cette espèce est toujours présente ; s’y ajoutent plusieurs autres, également d’intérêt patrimonial : Cladonia incrassata, Gregorella humida -espèce connue que de Basse-Normandie pour toute la France- Arthrorhaphis grisea, Buellia disciformis f. disciformis, Chaenotheca brunneola, ...

En bryophytes, on retiendra la découverte initiale d'une mousse rarissime, Leptodontium flexifolium, cependant non revue récemment. Les espèces suivantes, assez rares à rares, ont en revanche été contactées en 2015: Lepidozia cupressina -espèce protégée au plan régional-, Sphagnum quinquefarium -espèce qui s’installe entre des blocs rocheux suintants-, Bazzania trilobata, Marsupella emarginata, Scapania gracilis, Zygodon rupestris,...

FAUNE

Ce site a été décrit au début du siècle par l'Abbé LETACQ comme rassemblant les douze espèces de reptiles du département. Les prospections récentes n'ont pas permis de retrouver la totalité de cette ancienne richesse. Le Lézard des murailles (Podarcis muralis) y a été observé en 1998.

Commentaires sur la délimitation

Habitats remarquables, délimités dans l'espace du point de vue topographique (butte) et renferment des espèces végétales cryptogamiques et phanérogamiques d'intérêt patrimonial.