Cette zone, constituée d'un linéaire de falaises -hautes d'une cinquantaine de mètres en moyenne- et de l'estran attenant, présente une variété de biotopes et d'espèces qui lui confère un intérêt écologique majeur. L’estran est formé d’un platier rocheux jurassique qui est soumis à des phénomènes d’ensablement-désensablement liés à l’hydro-dynamisme. On peut ainsi rencontrer l’habitat «sables fins intertidaux dominés par les polychètes et amphipodes ».
FLORE
Cette zone recèle un grand nombre d'espèces rares parfois en limite d'aire de répartition, et/ou protégées au niveau national (**) ou régional (*). Notons parmi elles la Belladone (Atropa belladona*), la petite Centaurée délicate (Centaurium pulchellum), le Chou marin (Crambe maritima**), la Gentiane amère (Gentianella amarella**), la Capillaire marine (Asplenium marinum*), la Gesse sans vrille (Lathyrus nissolia), la Scrofulaire à feuilles de germandrée (Scrophularia scorodonia), l'Orchis grenouille (Coeloglossum viride*), la Fétuque rouge pruineuse (Festuca rubra subsp. pruinosa), le Gaillet commun (Galium mollugo subsp. mollugo), les Séneçons à feuilles spatulées (Senecio helenitis) et blanchâtre (Senecio helenitis subsp. candidus*), la Serratule des teinturiers (Serratula tinctoria), le Trèfle maritime (Trifolium pratense var. maritimum), l'Ophrys frelon (Ophrys fuciflora*)...
Signalons également la présence ponctuelle de sources pétrifiantes à Cratoneuron, à l'origine de la formation de travertins (roche sédimentaire calcaire continentale biogénique).
On recense, sur le platier rocheux, une intéressante flore algale riche de plus de quatre vingt cinq espèces recensées. Cette zone constitue, de surcroît, l'une des rares stations du Calvados pour la Taonie zonée (Taonia atomaria) et la Padine queue de paon (Padina pavonica).
FAUNE
Le platier est très intéressant sur le plan zoologique. Au Bouffay, on note la présence de l'Hermelle (Sabellaria spinulosa), responsable de petits récifs dont le développement est assez sporadique. Ce site constitue la seule station intertidale des côtes du Calvados pour cette espèce.
On note la présence de moulières remontant assez près des falaises, compte-tenu des dépressions présentes et de l'apport d'eau douce. On remarque ici la présence, au niveau médio-littoral, d'une enclave infra-littorale avec une faune associée aux surplombs, roches et fissures. La Porcelaine puce (Trivia monacha), petit mollusque gastéropode peu commun, est ici présente.
Les falaises accueillent un grand nombre d'oiseaux nicheurs, tant sur les abrupts que dans les micro-secteurs de landes, fourrés et prairies. Ainsi, on peut noter la nidification des Goélands marins (Larus marinus), bruns (Larus fuscus) et argentés (Larus argentatus), du Pétrel fulmar (Fulmarus glacialis), de la Mouette tridactyle (Rissa tridactyla), de l'Hirondelle de fenêtre (Delichon urbica) ; ce site constitue la seule colonie rupestre pour la Basse-Normandie du Pigeon colombin (Columba oenas), du Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros), du Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), du Traquet pâtre (Saxicola torquata), des Fauvettes grisette (Sylvia communis) et babillarde (Sylvia curruca), de l'Hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta), et de la Rousserole verderolle (Acrocephalus palustris).
La Sterne pierregarin (Sterna hirundo), la Spatule blanche (Platalea leucorodia), et le Bécasseau violet (Calidris maritima) sont des espèces présentes ici hors période de reproduction, cette dernière en hivernage et à ce titre reconnue déterminante de Znieff sur ce site pour la Basse-Normandie.
Enfin, il faut souligner l'intérêt géologique du site. En effet, on y observe un bel exemple de stratotype du Bajocien, notamment à Sainte-Honorine-des-Pertes, avec des phénomènes de résurgences de rivières souterraines au niveau des falaises.
Habitats côtiers en inter-relation abritant des espèces animales et végétales rares et protégées.