ZNIEFF 250006475
DUNES DE MERVILLE-FRANCEVILLE ET GROS BANC

(n° régional : 00190003)

Commentaires généraux

Cette zone représente le seul espace dunaire significatif du Calvados de par son importance et son état de préservation.

Elle présente treize groupements végétaux dans la succession "végétation d'annuelles des hauts de plage/laisses de mer, dune embryonnaire, dune vive, fourrés à argousier, dune fixée rase, bois dunaire", diversité de biotopes accueillant une faune riche et diversifiée.

Ainsi, en raison de l'intérêt ornithologique du site, cette Znieff est incluse dans un ensemble plus vaste désigné en ZPS ("Estuaire de l'Orne", référence FR2510059) au titre du dispositif Natura 2000.

FLORE

Notons que les bois de Merville-Franceville représentent un rare exemplaire du terme ultime de l'évolution naturelle de la végétation du milieu dunaire. Avec une strate arborescente composée de bouleaux, trembles et peupliers blancs, il offre sur environ trente hectares une très grande diversité de plantes vasculaires et plus de trois cent espèces de "champignons vrais" notamment.

On recense sur l'ensemble de la zone bon nombre d'espèces végétales rares au niveau régional et/ou protégées au niveau régional (*) ou national (**) telles le Brome des toits (Bromus tectorum*), l'Elyme des sables (Leymus arenarius**), le Muscari à toupet (Muscari comosum), la Clématite flamme (Clematis flammula*), l'Armoise maritime (Artemisia maritima), la Cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale), le Gnaphale blanc-jaunâtre (Gnaphalium luteo-album), la Pyrole à feuilles rondes (Pyrola rotundifolia), la Pyrole maritime (Pyrola rotundifolia var. arenaria**), la Phélipée bleue (Orobanche purpurea), le Polypogon de Montpellier (Polypogon monspeliensis*), le Trèfle étouffé (Trifolium suffocatum), le Gaillet de Paris (Galium parisiense*), l'Argousier (Hippophae rhamnoides), la Teucride d'Allemagne (Veronica teucrium), le Lycopside des champs (Lycopsis arvensis), la Réglisse sauvage (Astragalus glycyphyllos), l'Érythrée élégante (Centaurium pulchellum), la Stuckénie pectinée (Potamogeton pectinatus), les Rosiers des haies (Rosa agrestis), à petites fleurs (R. micrantha) et à folioles obtuses (R. obtusifolia), la Sagine sans pétale (Sagina apetala subsp. apetala), le Choin noirâtre (Schoenus nigricans), la Pensée de Kitaibel (Viola kitaibeliana),...

Plusieurs espèces d'orchidées sont présentes, dont l'Epipactis des marais (Epipactis palustris), l'Orchis à fleurs lâches (Orchis laxiflora), et l'Orchis à larges feuilles (Dactylorhiza majalis).

De nombreuses données mycologiques intéressantes concernent cette zone. Parmi les espèces rares ou menacées, citons Geaster triplex, Melanophyllum haematospermum, Tulostoma brumale, Tulostoma fimbriatum, Tulostoma melanocyclum...

FAUNE

Ce site présente un grand intérêt ornithologique du fait de l'imbrication de milieux très divers retenant de nombreuses espèces en escale migratoire, en hivernage ou pour nidifier.

En période d'hivernage, cette zone joue un rôle important pour le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), la Bécassine des marais (Gallinago gallinago), l'Avocette (Recurvirostra avosetta), l'Aigrette garzette (Egretta garzetta), le Courlis cendré (Numenius arquata), le Pluvier argenté (Pluvialis squatarola), le grand Gravelot (Charadrius hiaticula), le Bécasseau variable (Calidris alpina)...

En période de reproduction, un intéressant cortège de passereaux inféodés aux buissons ou aux zones humides est présent : Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus), Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus), Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), Bouscarle de Cetti (Cettia cetti), Fauvette babillarde (Sylvia curruca), Rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos)... Pour les autres espèces nicheuses, la plus emblématique par ses effectifs fluctuants mais très significatifs reste le Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus), auquel s'ajoutent en très faibles effectifs mais de façon régulière le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna) et le Hibou moyen-duc (Asio otus).

Les relevés entomologiques ont permis de recenser de très nombreuses espèces réparties dans plusieurs Ordres :

-en Orthoptères, le rare Oedipode turquoise (Oedipoda coerulescens) -qui peut être ici assez abondant-, le Criquet des jachères (Chorthippus mollis), le Méconème fragile (Meconema meridionale), le Gomphocère tacheté (Myrmeleotettix maculatus)

en Hémiptères, les punaises Cydnus aterrimus et Odontoscelis lineola, typiques des dunes

-en Lépidoptères Rhopalocères, la Grisette (Carcharodus alceae) et l’Hespérie du chiendent (Thymelicus acteon)

-en Coléoptères, Cercyon littoralis, Trichius rosaceus, Phaleria cadaverina

-en Diptères, Dysmachus trigonus, Philonicus albiceps, Xanthogramma citrofasciatum et Fucellia maritima

-en Hyménoptères, Cerceris flavilabris et Podalonia luffii

Dans le Phylum des Arthropodes, notons aussi l’Isopode Armadillidium album, le pseudo-scorpion Dactylochelifer latreillei -typiquement associé aux dunes mobiles-, et l’acarien Ixodes acuminatus.

Enfin en Mollusques, la Sentinelle à bande (Assiminea grayana).

Commentaires sur la délimitation

Inter-relation d'écosystèmes variés (schorre, dunes mobiles, fixées ou boisées...) engendrant une diversité biologique, révélée par la présence d'espèces animales et végétales remarquables.