Situées au nord-ouest de Granville, les îles Chausey constituent un vaste archipel entièrement granitique dont l'intérêt paysager et pédagogique de niveau national est très marqué.
Abritées des tempêtes par leur localisation à l'intérieur du golfe normand-breton, elles bénéficient d'un climat très doux et d'un ensoleillement plus important que le continent.
A marée haute, la cinquantaine d'îlots dispersés sur environ 50 km² font place, à marée basse, à une multitude d'îlots, de rochers et d'écueils, reliés les uns aux autres par d'immenses étendues de sable et de vase. L'amplitude maximale des marées est en effet très forte, de l'ordre de quatorze mètres.
La végétation, aux caractéristiques hyper-océaniques, présente les successions littorales classiques de dunes mobiles et fixées, slikkes et schorres, landes et bocages, sans omettre les groupements des rochers littoraux et des vases fixées (en particulier les herbiers de Zostères).
FLORE
Le site abrite des espèces floristiques protégées au niveau national (**) ou régional (*) et/ou présentant un intérêt patrimonial élevé : rareté, limite de répartition géographique (L).
Citons la Capillaire marine (Asplenium marinum*), la Romulée à petites fleurs (Romulea columnae*) et sous-espèce columnae, Bromus madritensis (L), le Jonc capité (Juncus capitatus*), la Garance voyageuse (Rubia peregrina*), le Genêt maritime (Cytisus scoparius subsp. maritimus*), le Géranium sanguin (Geranium sanguineum*) -très rare en Basse-Normandie-, la Jusquiame noire (Hyoscyamus niger, L), le Marrube commun (Marrubium vulgare, L), le Polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum*), la Patience des rochers (Rumex rupestris**, L) -espèce de l'annexe 2 de la Directive européenne-, le Trèfle maritime (Trifolium squamosum*), le Trèfle raide (Trifolium strictum*), l'Œillet de France (Dianthus gallicus **), la Soude vraie (Suaeda vera*), les Zostères marine et de Nolt (Zostera marina* et noltii*).
La flore algale est particulièrement riche avec notamment la station la plus importante de France pour le Fucus jaunâtre (Fucus lutarius), espèce remarquable de la flore sous-marine des espaces à sédiments très fins.
FAUNE
L'archipel de Chausey constitue un site ornithologique de grand intérêt dans la mesure où plus d'une centaine d'espèces d'oiseaux marins et terrestres y ont été observées. Mentionnons le grand Cormoran (Phalacrocorax carbo), dont la colonie est d'intérêt national, et le Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis).
La grande île constitue également un site intéressant pour les oiseaux, indissociable de l'ensemble des autres îles qui composent l'archipel.
En effet, la mosaïque des biotopes présents est à l'origine d'une avifaune nicheuse diversifiée, certaines espèces étant à affinité maritime telles que le Harle huppé (Mergus serrator) -seul cas français-, le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), l'Huitrier-pie (Haematopus ostralegus) et le Pipit maritime (Anthus spinoletta), ou plutôt prairiale, tel que le Pipit farlouse (Anthus pratensis). D'autres espèces fréquentent plus les landes et fourrés, dont la rare Fauvette pitchou (Sylvia undata).
Signalons enfin des espèces patrimoniales secondaires telles le Loriot d'Europe (Oriolus oriolus), la Huppe fasciée (Upupa epops)...
Sur le plan mammalogique, citons la Crocidure des jardins (Crocidura suaveolens), ce site constituant l'unique station normande pour cette espèce. Par ailleurs, plusieurs mammifères marins fréquentent les eaux de l'archipel : Phoque gris (Halichoerus grypus), Phoque veau-marin (Phoca vitulina), grand Dauphin (Tursiops truncatus).
L'intérêt herpétologique de la grande île tient à la découverte récente du Triton palmé (Triturus helveticus).
Enfin, on peut citer la première observation dans la Manche du Sympétrum méridional (Sympetrum meridionale), parmi les ajoncs, non loin de l'ancien château Renault.
Vaste archipel renfermant une grande variété de milieux riches d'espèces d'intérêt patrimonial.