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Il s'agit d'un complexe de marais offrant toutes les combinaisons possibles entre les substrats variés, les conditions hydrologiques et les activités agricoles traditionnelles.
Le paysage, ouvert et parfaitement plat dans le fond des vallées, est par contre cloisonné sur les rebords où apparaît le bocage.
FAUNE
Cette vaste zone de prairies humides, de par la variété des habitats présents et leur qualité, renferme un grand nombre d'espèces animales d'intérêt patrimonial.
Les relevés entomologiques ont permis de recenser une dizaine d'espèces rares et/ou protégées au niveau national (**).
En matière d'odonates : la Libellule fauve (Libellula fulva) et l'Agrion gracieux (Coenagrion pulchellum).
En orthoptères, on note la présence -entre autres- du Criquet ensanglanté (Mecosthetus grossus), du Criquet des clairières (Chrysochraon dispar), et du Criquet palustre (Chorthippus montanus).
Les coléoptères recensés comptent quelques raretés : Gyrinus marinus, Noterus crassicornis, Copelatus haemorrhoidalis, Aromica moschata...
Parmi les nombreux papillons inventoriés figure un représentant prestigieux, le Damier de la Succise (Eurodryas aurinia**), présent en quantité assez importante.
Parmi les mollusques inventoriés, il est à noté une forte densité du Vertigo moulinsiana, espèce patrimoniale.
Le caractère régulièrement inondable de cette zone et la densité de son réseau hydrographique sont favorables à la reproduction du Brochet (Esox lucius).
La superficie de la zone, les différents habitats existants, les pratiques agricoles traditionnelles, l'hydromorphie des sols et l'existence de réserves sont autant de facteurs favorables à une avifaune riche et diversifiée, représentative de l'ensemble plus vaste des marais du Cotentin et du Bessin.
En période inter-nuptiale, cette vallée constitue une zone d'escale ou d'hivernage pour de nombreuses espèces dont les contingents sont parfois très importants.
Mais ce sont surtout les espèces nicheuses qui révèlent le mieux l'intérêt du site. Parmi les plus patrimoniales, citons le Butor étoilé (Botaurus stellaris), la Cigogne blanche (Ciconia ciconia), le Busard des roseaux (Circus aeruginosus), le Busard cendré (Circus pygargus), le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), le Râle des genêts (Crex crex), le Courlis cendré (Numenius arquata), le Vanneau huppé (Vanellus vanellus), le petit Gravelot (Charadrius dubius), le Râle d'eau (Rallus aquaticus), la Bergeronnette flavéole (Motacilla flava flavissima), la Bergeronnette printanière (Motacilla flava), la Marouette ponctuée (Porzana porzana)...
Certains chiroptères trouvent ici des conditions propices. Ainsi, la Barbastelle d'Europe (Barbastella barbastellus), le Murin de Daubenton (Myotis daubentonii) et la Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii) sont présents sur le site.
Parmi les autres micro-mammifères, le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus), espèce considérée comme rare, est également contacté.
FLORE
Le site abrite dans son ensemble de nombreuses espèces rares dont plusieurs sont protégées au niveau national (**) ou régional (*).
Citons parmi les espèces prairiales récemment revues, le Scirpe à une écaille (Eleocharis uniglumis), la Stellaire des marais (Stellaria palustris), le Calamagrostide blanchâtre (Calamagrostis canescens*) la Gesse des marais (Lathyrus palustris*). Plusieurs espèces initialement détectées n'ont pas été recontactées lors des derniers relevés (2017) : la Canche des marais (Deschampsia setacea*), le Troscart des marais (Triglochin palustre), l'Ophioglosse vulgaire (Ophioglossum vulgatum), la Laîche tardive (Carex serotina ssp. serotina), le Jonc des chaisiers glauque (Scirpus tabernaemontani), et la Queue-de-souris naine (Myosurus minimus) au niveau des zones piétinées.
Par endroits, la végétation présente un caractère tourbeux très marqué à tendance alcaline comme le révèle la présence régulière de la Laîche blonde (Carex hostiana), de la Laîche filiforme (Carex lasiocarpa), de la Pédiculaire des marais (Pedicularis palustris*), de la grande Douve (Ranunculus lingua**), du Marisque (Cladium mariscus), de la Platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia), et plus ponctuellement du Scirpe pauciflore (Eleocharis quinqueflora*).
D'autres zones tourbeuses plus acides offrent çà et là des petites surfaces dénudées favorables à l'installation de groupements tourbeux régressifs à Grassette du Portugal (Pinguicula lusitanica), Rhynchospores blanchâtre (Rhynchospora alba) et fauve (R. fusca*), Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia**) et intermédiaires (D. intermedia**), Ossifrage brise-os (Narthecium ossifragum*), Scirpe épingle (Eleocharis acicularis)...
Lorsque la fauche a été abandonnée, la prairie tourbeuse évolue dans la majeure partie des cas vers une molinaie à Bois sent-bon (Myrica gale*) qui prépare l'installation d'une lande tourbeuse à Bruyères. Le stade ultime de l'évolution naturelle de la végétation correspond à la saulaie tourbeuse qui abrite notamment la Fougère des marais (Thelypteris palustris).
Notons également la présence de l'Hyménophylle de Tunbridge (Hymenophyllum tunbrigense).
Les mares et fossés permettent à une riche flore aquatique plus ou moins amphibie de s'exprimer : Flûteau rampant (Baldellia repens) et fausse-Renoncule (B. ranunculoides), Lentilles d'eau peu communes (Wolffia arrhiza, Lemna gibba), Renoncule à feuilles capillaires (Ranunculus trichophyllus), Myriophylle verticillé (Myriophyllum verticillatum*), Cornifle submergé (Ceratophyllum submersum*), trois espèces d'Utriculaires (Utricularia minor*, U. australis* et U. vulgaris), Flûteau nageant (Luronium natans**), Potamot coloré (Potamogeton coloratus*).
Enfin, l'influence de la mer se fait ici sentir par la présence d'espèces telles que le Vulpin bulbeux (Alopecurus bulbosus*), la Laîche ponctuée (Carex punctata*) ou encore le Scirpe piquant (Scirpus pungens*).
Vaste ensemble de prairies inondables renfermant des habitats naturels et des espèces animales et végétales d'intérêt patrimonial.
