Ce coteau est un bois calcicole, sur une pente abrupte, exposé au sud-est avec à son pied une route départementale (la D16), et sur ses flancs :
- au nord-est, ce qui a été un « reliquat de pelouse » (CC 34.32) [P. Stallegger, 1996], mais dont il ne reste aujourd’hui que quelques rares plantes relictuelles
- au sud-ouest, une prairie maigre (CC 38) très riche en fleurs.
L’intérêt du site relève pour l’essentiel de sa partie boisée (CC 41) qui recèle une trentaine d’essences ligneuses (chaméphytes, nanophanérophytes et phanérophytes confondus) et une densité importante de divers bois mort sur pied (volis, chandelles), de « trognes » de charmes ou de hêtres, d’arbres couchés au sol (chablis) ou encore d’arbres sénescents. Le tout, représenté par des individus de différentes classes d’âge, fait de ce bois un lieu à fort potentiel d’hébergement d’espèces patrimoniales en particulier pour l'entomofaune.
Les anciennes carrières (CC 86.41) sont actuellement en voie de fermeture mais abritent encore quelques flores pionnières.
FLORE DÉTERMINANTE
Cinq pieds d’Actée en épi (Actaea spicata), espèce à caractère nordique et montagnard, ont été comptabilisés le 27 juillet 2012, ce qui réactualise la donnée de 1996 de P. Stallegger, découvreur de cette station avec deux pieds observés, et ce qui confirme ce lieu comme étant le second site en Basse-Normandie pour cette très rare renonculacée. La principale station a été découverte en 1985 par A. Lecointe (Provost, 1993) et contient plusieurs dizaines de pieds ; elle se situe à seulement 300 m du Coteau du Glatinet. De par le mode de dissémination de cette plante, l’endozoochorie, on doit probablement ce dernier site aux oiseaux granivores. L’Actée en épi est une espèce protégée en Basse-Normandie.
On recensait en 1996 la Platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia), dont cette station constitue l'une des plus septentrionales pour la partie est de la Basse-Normandie ; le Céphalanthère pâle (Cephalanthera damasonium) ; l'hybride entre les Orchis pourpre et singe (Orchis x angusticruris) ; et au niveau des lambeaux de pelouse, l’Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis) et l'Ophrys mouche (Ophrys insectifera).
En 2012, plusieurs espèces sont retrouvées : l'Orchidée pyramidale ; la Platanthère à deux feuilles ; un pied de Gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea) [de 15 à 20 pieds en 1996 (P.Stallegger)] ; l’Orchis bouc (Himantoglossum hircinum) sur le talus sud-ouest en bord de route ; et vraisemblablement Cephalanthera damasonium (état végétatif insuffisant pour statuer).
Sont également revues, en sous-bois, la Platanthère verdâtre (Platanthera chlorantha), l’Orchis pourpre (Orchis purpurea), l’Orchis mâle (Orchis mascula) et la Listère ovale (Listera ovata).
Enfin, l’Helléborine (Epipactis helleborine) a probablement été revue, mais là encore à l’état végétatif (l’absence de fleurs fragilise le diagnostic).
Parmi les espèces déjà vues en 1996, on retiendra également, en sous-bois, de nombreux pieds de Daphné lauréole (Daphne laureola), et l’If (Taxus baccata) ; sur la prairie maigre, la Véronique des montagnes (Veronica montana) ; et dans les anciennes carrières, du Réséda jaune (Reseda lutea) et du Tussilage (Tussilago farfara).
Au titre des nouveautés, sur la prairie maigre, du Trèfle jaunâtre (Trifolium ochroleucon).
A signaler enfin la présence originale de deux espèces allochtones (mais « non déterminantes »), le Mahonia (Mahonia aquifolium), déjà observé en 1996 par P.Stallegger, qui s’est donc maintenu, et le Laurier-cerise (Prunus laurocerasus). Ces deux arbustes semblent naturalisés.
FAUNE DETERMINANTE
Les prospections se limitent en 2012 à l'entomofaune, sur les Ordres des coléoptères et Lépidoptères.
Pour les Coléoptères, on notera deux Lucanidae, le Lucane Cerf-volant (Lucanus cervus), espèce protégée [Annexe III de la Convention de Berne, Annexe II de la Directive Habitat (92/43)], et la chevrette bleue (Platycerus caraboides) Linnaeus, 1758. Cette dernière est un petit lucanidé à forme proche de celle des carabes et reste rarement observée (seulement 5 données récentes dans les fichiers AFFO). Ces deux coléoptères saproxyliques sont indicateurs (espèces parapluies) d’habitat forestier riche en bois mort et abritant tout un groupe d’espèces dépendant, au moins à un stade de leur développement, de ce type de milieu. On a ainsi pu observer : Cetonia aurata, Agriotes pilosellus, Dasytes caeruleus, Oedemera nobilis et podagrariae, deux Pyrochroidae - Pyrochroa coccinea et serraticonis - et trois Cerambycidae - Grammoptera ruficornis, Pachytodes cerambyciformis, et Alosterna tabacicolor.
Pour les Lépidoptères Rhopalocères : la lycène Cyaniris semiargus, et l’on retirera de la liste déterminante Leptidea sinapis qui est maintenant dans l’Orne une espèce relativement commune et en expansion.
Pour les Lépidoptères Hétérocères : Idaea trigeminata espèce localisée au milieu forestier et qui semble peu répandue.
Mentionnons un lépidoptère rare, le Zygène de Carniole (Zygaena carniolica), vu en 1996, mais non retrouvé en 2012. Le genre Lotus présent sur le site pouvant constituer une plante hôte de la chenille, le maintien de cette espèce demeure possible voire probable.
En 1996, ont été observés également :
-le Criquet de la Phalène (Stenobothrus lineatus), espèce d'Orthoptère rare en Basse-Normandie.
-parmi les Hyménoptères symphytes, deux espèces peu communes : Emphytus didymus et Monophadnus spinolae ; le coteau du Glatinet constituant, pour cette dernière espèce, la station la plus septentrionale pour le nord-ouest de la France.
Enfin, un escargot peu signalé dans l'Orne a été observé sur le site : Cochlodina laminata.
Zone regroupant des formations végétales abritant des espèces d'intérêt patrimonial.