ZNIEFF 250008114
ESTUAIRE ET HERBUS DE LA SEE ET DE LA SELUNE

(n° régional : 00070007)

Commentaires généraux

Vaste échancrure dans le littoral de l'extrême fond de la baie du Mont Saint-Michel, cette zone se situe à la confluence de la Sée et de la Sélune. On note ici des mouvements importants d'origines marine et continentale. Cette alternance continuelle érosion-sédimentation conduit à la mise en place de "terrasses emboitées" très intéressantes pour l'étude des phénomènes de sédimentation de la baie.

Le contact entre eau douce et salée engendre une production importante de plancton et une grande diversité floristique et faunistique.

FLORE

La carte de végétation des schorres de la baie du Mont Saint-Michel souligne la variété des groupements halophiles présents (zones pionnières à Salicornes, bas et haut schorres). Les espèces rencontrées correspondent à des plantes habituelles de ces types d'habitats naturels : le Jonc de Gérard (Juncus gerardii), le Lepture raide (Parapholis strigosa), le Scirpe maritime (Scirpus maritimus), le Trèfle porte-Fraise (Trifolium fragiferum), le Glaux maritime (Glaux maritima), les Salicornes (Salicornia sp.) colonisant les vases dénudées, les fourrés d'Obione (Halimione portulacoides), l'Orge maritime (Hordeum maritinum*) sous protection régionale et la Pulicaire commune (Pulicaria vulgaris**) sous protection nationale.

FAUNE

L'intérêt ornithologique du site tient essentiellement à la présence d'un dortoir de laridés, surtout de Mouettes rieuses (Larus ridibundus), qui comptent plusieurs dizaines de milliers d'individus, auxquels se joignent des Hérons cendrés (Ardea cinerea) et des Tadornes de Belon (Tadorna tadorna). De plus, selon les marées et les conditions climatiques, cette zone est un lieu important de gagnage pour nombre d'anatidés, notamment pour les Siffleurs (Anas penelope), Colverts (Anas platyrhynchos), Tadornes (Tadorna tadorna) et Sarcelles d'hiver (Anas crecca). La Bernache nonnette (Branta leucopsis) et la Barge à queue noire (Limosa limosa) enfin ont le statut d'espèce déterminante sur cette zone de par leur présence hivernale.

Notons également que ce secteur est régulièrement fréquenté par le Phoque veau-marin (Phoca vitulina).

Sur le plan halieutique, rappelons que la Sée et la Sélune sont très fréquentées par les salmonidés et les Anguilles en période de migration, la Sée ayant même acquis la réputation de meilleure rivière à Saumons de France.

Les relevés entomologiques effectués ont permis de recenser, dans les zones de schorres, une espèce rare de cicindèle : Cylindera germanica.

Enfin, ce secteur demeure parmi les plus beaux paysages de l'ensemble de la baie notamment pour l'observation privilégiée du Mascaret. On peut remarquer une transition très douce entre le milieu bocager et les zones d'herbus, témoins des activités agricoles traditionnelles qui ont façonné ce type de paysage.

Commentaires sur la délimitation

Zone de fond d'estuaire et de confluence des 2 fleuves qui s'y jettent. Ce site renferme des espèces animales d'intérêt patrimonial dans des habitats eux-mêmes de grand intérêt sur le plan écologique.