ZNIEFF 250008398
CAPS ET MARAIS ARRIERE-LITTORAUX DU NORD-COTENTIN

(n° régional : 00310000)

Commentaires généraux

Ce vaste ensemble de caps, estrans rocheux, cordons dunaires à sables grossiers et marais arrières-littoraux, qui bénéficie de pratiques agricoles en majorité extensives, de l'absence de travaux de drainage, et globalement d'une faible anthropisation, offre une richesse en espèces animales et végétales remarquable. Cet estran est suivi régulièrement dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) et quelques stations y ont été échantillonnées lors d’une cartographie dans le programme CARTHAM en 2012 (IN VIVO, 2012). La présente Znieff est en connexion avec la Znieff marine de type 2 « Large du Nord Cotentin » (25M000018) ; cette dernière constituant son extension sur le domaine marin subtidal.

A noter également l'intégration d'une très grande partie de cette Znieff dans la ZSC FR2500085 "Récifs et marais arrière-littoraux du Cap Lévi à la Pointe de Saire" au titre de la directive Habitats du dispositif Natura 2000.

 FLORE

La diversité des biotopes contribue à la variété des espèces végétales observées ici. On note la présence d'espèces rares et/ou protégées au niveau national (**) ou régional (*) telles le Chou marin (Crambe maritima**), la Linaire des sables (Linaria arenaria*), le Polycarpon à quatre feuilles (Polycarpon tetraphyllum*), le Diotis maritime (Otanthus maritimus*), l'Atropis fasciculé (Puccinellia fasciculata), la Romulée à petites fleurs (Romulea columnae*), le Trèfle de Boccone (Trifolium bocconei*), le Trèfle pied d'oiseau (Trifolium ornithopodioides), la Renoncule de Baudot (Ranunculus baudotii), la Pesse d'eau (Hippuris vulgaris*), la rare Renouée de Ray (Polygonum raii**),...

Également signalés sur le site, le Potamot fluet (Potamogeton pusillus) et l'Euphorbe peplis (Euphorbia peplis**) n'ont pas été revus récemment.

L'estran rocheux recèle une flore algale de grand intérêt, riche d'environ cent cinquante espèces. Elles sont organisées en différentes ceintures algales du haut en bas de l’estran : ceinture à Pelvetia canaliculata, à Fucus spiralis, à Fucus serratus, et enfin à Himantalia elongata. Parmi les espèces les plus intéressantes, citons l'Alarie verte (Alaria esculenta) -correspondant à une algue brune- ; le Codium en bourse (Codium bursa) et Cladophora laetevirens -du groupe des algues vertes- ; la Bornétie articulée (Bornetia secundiflora), Gigartina pistillata, et Gymnogongrus griffithsiae, qui sont des algues rouges. Il existe dans le socle granitique rocheux des cuvettes qui ne se vidangent jamais. On retrouve alors sur l’estran, lors des marées basses, des peuplements d'organismes relevant du domaine subtidal. Il existe aussi, très probablement, de micro-herbiers de Zostera marina non répertoriés cartographiquement dans l’ensemble de la ZNIEFF.

 

FAUNE

L'estran rocheux de cette zone se prête à l'étude des populations animales. Les sédiments de l'ancienne plage (une terrasse quaternaire) livrent à profusion des coquilles de gastéropodes littoraux. Les peuplements de l'estran rocheux -relativement abrupt-, présentent un étagement très net et portent l'empreinte d'un hydro-dynamisme violent.

Une petite étoile de mer (Asterina gibbosa) s'y nourrit de la faune sessile. La Porcelaine puce (Trivia monacha), petit mollusque gastéropode peu commun, est présent ici.

La variété des milieux présents engendre une richesse ornithologique qui s'exprime par la nidification de nombreuses espèces intéressantes.

Citons notamment le Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus), le grand Gravelot (Charadrius hiaticula), le Busard des roseaux (Circus aeruginosus), la Bergeronnette flavéole (Motacilla flava flavissima), le Traquet motteux (Oenanthe oenanthe), l'Hirondelle de rivage (Riparia riparia), le Traquet tarier (Saxicola rubetra), le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), le Vanneau huppé (Vanellus vanellus)...

Cette richesse ornithologique est révélée également par l'escale migratoire et l'hivernage de nombreuses espèces d'intérêt patrimonial telles la Mésange à moustaches (Panurus biarmicus), le Butor étoilé (Botaurus stellaris), le Bruant lapon (Calcarius lapponicus), le Bécasseau violet (Calidris maritima), le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), le Plongeon arctique (Gavia arctica), la Barge rousse (Limosa lapponica), le Combattant varié (Philomachus pugnax), l'Avocette (Recurvirostra avosetta), le Grèbe esclavon (Podiceps auritus), la Mouette mélanocéphale (Larus melanocephalus)...

Ce site est par ailleurs d'un grand intérêt batrachologique, car il héberge des espèces rares et protégées d'amphibiens. Parmi eux, citons le Crapaud calamite (Bufo calamita), le Triton crêté (Triturus cristatus), et le Triton ponctué (Lissotriton vulgaris).

Enfin, il faut souligner l'intérêt géologique que revêtent les massifs granitiques avec terrasse d'érosion marine normannienne et les cordons dunaires flandriens interrompus au niveau des avancées rocheuses dans la mer.

Le cap Lévi et ses abords sont, par ailleurs, des points fondamentaux pour la préhistoire de notre région puisqu'on y a découvert de nombreux gisements paléolithiques. Le Cap Levi est un site continental, situé à quinze kilomètres à l'est de Cherbourg. C'est une pointe rocheuse exposée aux forts courants de la Manche. Ce site est intéressant car facile d’accès grâce au port de Levi. Ce site est aussi une réserve de chasse du domaine public maritime.

Commentaires sur la délimitation

Habitats côtiers en inter-relation renfermant de nombreuses espèces végétales et animales d'intérêt patrimonial.