La partie strictement maritime de ce havre se compose en fait de deux parties assez distinctes. Dans la partie sud, moins soumise aux influences de la marée car plus isolée par la route-digue (localement nommée le "bout du monde"), les herbus ont envahi l'espace. La partie nord en revanche, en prise directe sur la mer, conserve un étagement typique des différents milieux estuariens : chenal, basse-slikke, haute-slikke, bas-schorre et haut-schorre en contact avec la dune.
FLORE
On recense ici des espèces halophiles rares dont certaines sont protégées au niveau régional (*) telles que la Salicorne radicante (Arthrocnemum perenne), le Scirpe piquant (Scirpus pungens*).
A l'extrémité sud, au-delà de la route non-submersible, les prés salés laissent place à une végétation prairiale hygrophile renfermant le Trèfle étalé (Trifolium patens), le Scirpe à une écaille (Eleocharis uniglumis), le Scirpe des chaisiers glauque (Scirpus tabernaemontani), le Vulpin bulbeux (Alopecurus bulbosus*) et plusieurs espèces d'orchidées dont l'Orchis à fleurs lâches (Orchis laxiflora subsp. laxiflora) et les Orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata) et négligé (D. praetermissa).
FAUNE
Ce havre constitue une zone importante de halte migratoire pour de nombreux oiseaux ainsi qu'une zone de nourrissage et d'hivernage pour les limicoles et anatidés. Des espèces peu fréquentes peuvent être classées "déterminantes de Znieff" indépendamment de toute reproduction, telle la Sterne arctique (Sterna paradisaea), présente en période de migration.
En période de reproduction, on peut observer entre autres la rare Bergeronnette de Yarrell (Motacilla alba yarrellii), le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), ou encore le Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus), ces deux dernières étant des espèces classiquement nicheuses par places sur la côte bas-normande.
Habitats rares (prés salés) renfermant des phytocénoses et espèces remarquables.