Bordant directement la rivière de l'Orne dans son lit majeur, ce chapelet de prairies maigres de fauche plus ou moins humides traverse le territoire de cinq communes. Elles sont séparées par des prairies plus banales voire des labours sur les terres les plus sèches. Le sous-sol est constitué d'alluvions récentes de l'Orne reposant sur une assise jurassique.
A proximité de la rivière, la faible pente et le climat expliquent le caractère inondable de ces prairies à certaines périodes.
FLORE
Le cortège végétal adapté à ces conditions particulières d'humidité présente des espèces d'intérêt patrimonial.
Citons les deux variétés de la Laîche queue-de-Renard (Carex vulpina ssp. vulpina et nemorosa) -très rares-, la Renoncule divariquée (Ranunculus circinatus), la Stellaire des marais (Stellaria palustris), l'Orchis négligé (Dactylorhiza praetermissa), l'Hottonie des marais (Hottonia palustris), la Molène blattaire (Verbascum blattaria), la Sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis) -espèce protégée au niveau régional-. Avec quelques localités dans la vallée de la Sarthe en aval d'Alençon, les prairies humides autour d'Argentan sont le seul site en Basse-Normandie à accueillir encore cette belle prairiale hygrophile (marais du Mottey, peupleraie au lieu-dit le Prieuré, en aval d'Argentan à partir de Cuigny).
FAUNE
Ces prairies humides constituent également l'un des principaux sites de nidification du Courlis cendré (Numenius arquata) dans le département.
La Loutre (Lutra lutra) est présente ponctuellement du fait de la présence de nombreux habitats favorables à son développement (fortes densités piscicoles et ripisylve dense jusqu'au bord de l'eau).
Habitats remarquables en grande raréfaction à l'échelon européen (prairies maigres de fauche) abritant des espèces animales et végétales d'intérêt patrimonial fort.