Le site occupe une étroite vallée, encaissée dans un relief généralement très vallonné.
Cette vallée, encadrée par la craie cénomanienne, repose sur des alluvions récentes. La transition avec les hauteurs de la région formées par les sables du Perche, se fait par une zone de dépôt de solifluxion constituée de cailloux de silex, d'argiles et de limons.
La haute-vallée du ruisseau de la Pichardière, l'étang assez récent de quelques hectares et l'énorme butte de sable de Ménil-Pot au nord constituent un ensemble assez typique du Haut-Perche.
En fermant une partie de la vallée dans sa pente naturelle, l'étang apparaît de profondeur croissante vers l'aval. A la sortie de ce dernier, le ruisseau serpente parmi de larges boisements spontanés de bouleaux, de saules et d'aulnes qui végètent dans ce milieu humifère à la limite du paratourbeux. En contraste, la butte sableuse de Ménil-Pot, enrésinée dans sa partie ouest, conserve encore à l'est une lande sèche et acide avec des buissons d'ajoncs et de genêts. Au sommet, une belle callunaie s'est établie, laissant quelques plages nues.
Le contraste est remarquable en été entre ces pentes brûlantes exposées au sud et la fraîcheur de la vallée ombragée.
FLORE
La diversité des milieux est à l'origine de la présence d'espèces rares, peu communes et/ou protégées au niveau national (**) telles le Mouron délicat (Anagallis tenella), l'Orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata), le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia**), le Millepertuis des marais (Hypericum elodes), le Muscari à toupet (Muscari comosum), la Laîche à fruits gracieux (Carex lepidocarpa), la Platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia), le Callitriche des eaux stagnantes (Callitriche stagnalis), la Cardamine amère (Cardamine amara), la Lobélie brûlante (Lobelia urens), la Pédiculaire des bois (Pedicularis sylvatica), la Fougère des marais (Thelypteris palustris), l'Osmonde royale (Osmunda regalis), la Cardamine amère (Cardamine amara), l'Orchidée à deux feuilles (Platanthera bifolia), l'Ophioglosse vulgaire (Ophioglossum vulgatum), le Trèfle à fleurs renversées (Trifolium resupinatum).
FAUNE
Etang, ruisseau, bois ripicoles, coteau sec et lande sont autant de milieux divers favorables à une avifaune remarquable et variée. La nidification de certaines espèces rares a été notée sur ce site. Il s'agit de l'Alouette lulu (Lullula arborea), de l'Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus), du Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), du Héron cendré (Ardea cinerea) pour lequel ce site constitue l'une des trois stations ornaises actuellement connues, de la Locustelle tachetée (Locustella naevia), de la Perdrix rouge (Alectoris rufa), du Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus)...
On recense ici un cortège intéressant de mammifères, avec notamment la présence du Lérot (Elyomis quercinus) et le passage du Cerf élaphe (Cervus elaphus) et du Sanglier (Sus scrofa).
Parmi les reptiles, signalons la présence de la rare Coronelle lisse (Coronella austriaca).
Il convient également de noter la présence d'une espèce de batracien en raréfaction : le Crapaud calamite (Bufo calamita).
Enfin, la qualité des eaux fraîches et courantes a permis de maintenir une petite population d'Ecrevisses à pattes blanches (Astacus pallipes).
Habitats divers fonctionnant en étroite relation et abritant des espèces d'intérêt patrimonial et dont l'une bénéficie d'une protection au niveau régional.