ZNIEFF 250013509
COTEAU DE LA FOSSE

(n° régional : 00910002)

Commentaires généraux

Il s'agit d'un coteau calcaire (CC 34.32) très pentu sur le flanc d'un vallon qui converge vers la vallée de la Vie. L'exposition Sud et le substrat sous-jacent filtrant, composé de craie cénomanienne, favorisent une sécheresse marquée pendant la période estivale.

Les pratiques d’élevage, de type extensif, semblent très favorables à la préservation du site. En effet si l’on se réfère à la description du lieu au début des années 90, la menace de recouvrement par le Brachypode penné (Brachypodium pinnatum) et d’arbustes invasifs a été stoppée. Seule une surface d’environ 300 m² au centre du coteau est envahie par de la fougère-aigle (Pteridium aquilinum), mais il paraît peu probable que celle-ci s’étende sur la zone la plus sèche.

FLORE

Le site héberge 10 espèces d’orchidées, dont le très rare Orchis grenouille (Dactylorhiza viridis), protégé au niveau régional, mais aussi l’Ophrys abeille (Ophrys apifera), l’Ophrys araignée (Ophrys aranifera), l’Ophrys mouche (Ophrys insectifera), la Gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), l’Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), l’Orchis bouc (Himantoglossum hircinum), l’Orchis pourpre (Orchis purpurea) et les deux Platanthères : la Platanthère verdâtre (Platanthera chlorantha) et la Platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia) dont c’est l’unique station pour le Pays d’Auge.

La Brunelle laciniée (Prunella laciniata) a été revue et, avec un degré moindre de rareté, l’Anthyllide vulnéraire (Anthyllis vulneraria), la Scabieuse colombaire (Scabiosa columbaria), l’Hippocrepis à toupet (Hippocrepis comosa), le sainfoin (Onobrychis viciifolia), l’Hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), un pied de Trèfle jaunâtre (Trifolium ochroleucon), le Gaillet rude (Galium pumilum) et quelques rares pieds de Genévrier (Juniperus communis).

On notera aussi la présence du Réglisse sauvage (Astragalus glycyphyllos), du Mélampyre des champs (Melampyrum arvense) et de la Gesse des bois (Lathyrus sylvestris) également en mélange avec la fougère-aigle.

Les données antérieures concernant le Céraiste visqueux (Cerastium pumilum), le Gaillet de Paris (Galium parisiense) et la Gentiane d'Allemagne (Gentianella germanica) n’ont pas été réactualisées ; pour cette dernière notamment, eu égard à sa qualité de plante annuelle (thérophyte), l’espoir de la retrouver lors de futures prospections persiste.

FAUNE

Les relevés sont principalement entomologiques.

Parmi les Orthopthères : on notera la présence de Platycleis albopunctata [classé VU (vulnérable) Liste Rouge de Basse Normandie], en concentration importante par places, et de Stenobothrus lineatus [classé EN (en danger) L R de B N] avec de nombreux imagos.

Présence du Dictyoptère Mantis religiosa (la Mante religieuse) ici dans son habitat de prédilection.

Pour les Coléoptères, Timarcha goettingensis. Bien que répandue en France, cette chrysomèle est localisée en Normandie et s’observe généralement sur les coteaux bien exposés. Et un Curculionidae, Lixus iridis : un individu rencontré en lisière du site sur du Cerfeuil (Anthriscus sylvestris).

Pour les Lépidoptères Rhopalocères : on citera une Hespéride, Thymelicus acteon ; la Piéride Aporia crataegi, en déclin dans tout le nord-ouest ; le nacré Boloria dia, qui constitue une nouvelle espèce pour ce secteur géographique ; et quatre lycènes : Cyaniris semiargus, localisé en Normandie au département de l’Orne ; l'Azuré bleu-céleste Polyommatus bellargus, en voie de raréfaction dans l'Orne ; Polyommatus coridon ; Plebejus argus. Ces trois derniers azurés sont très localisés dans notre région et vivent principalement sur des coteaux calcaires (et les landes humides pour Plebejus argus).

Quant aux Lépidoptères Hétérocères, on notera six espèces localisées : Zygaena carniolica, en très grand nombre ; le microlépidoptère Nemophora metallica ; les Pyrales Oncocera semirubella et Sitochroa palealis ; les Géomètres Idaea humiliata (présumée disparue de Grande-Bretagne) et Scopula ornata, la dernière observation de cette dernière datant de 35 ans.

A noter enfin la présence du lézard vivipare (Zootoca vivipara) [An.III C B / An. IV de D H (92/43)].

Commentaires sur la délimitation

Habitat remarquable abritant des espèces d'intérêt patrimonial, dont certaines sont protégées au niveau régional, et limité en périphérie par des cultures et des prairies intensives.