ZNIEFF 250013514
COTEAU DE CRENNES

(n° régional : 00930001)

Commentaires généraux

DESCRIPTION DU SITE

Le site reste conforme aux descriptions initiales à savoir un milieu ouvert légèrement pentu occupé en partie par une pelouse (CC : 34.32) exposée au sud-est et entourée de bois caducifoliés (CC:41.2) plus ou moins humides et d’une plantation de résineux (Pinus sp.) qui borde un quart de son flanc sud-est. Quelques ronciers, arbustes (Betula sp.) et fougères-aigles (Pteridium aquilinum) sont présents sur la partie herbacée ; bien que révélatrice d’une dynamique de fermeture leur extension ne semble pas très rapide.

Une seconde partie est une pente boisée exposée au nord-ouest, qui fait donc face à la première.

Le substrat sous-jacent se compose de craie cénomanienne.

FLORE

L'organisation végétale du site consiste en une clairière occupée par une pelouse xérophytique enserrée dans un ensemble de bois sur calcaire. Il faut noter l'existence d'un gradient d'humidité croissant du haut vers le bas de la pente sans pour autant atteindre un niveau humide.

Ce site héberge un nombre remarquable de plantes rares, très rares et/ou protégées au niveau national (**) ou régional (*). L'Hépatique trilobée (Hepatica nobilis) trouve ici son unique station ornaise et même bas-normande.

Plus au cœur de la pelouse, se côtoient les différentes espèces d'orchidées classiques de ce milieu qui laissent la place en septembre à un véritable tapis de Gentiane amère (Gentianella amarella**). Le petit Pigamon (Thalictrum minus*) a été observé une année sans être revu les années suivantes, la Fougère aigle ayant colonisé le secteur. Le Bugle de Genève (Ajuga genevensis), seconde station du département et le Céraiste des champs (Cerastium arvense) ont été découverts en colonisateurs des affleurements caillouteux. L'Ophioglosse vulgaire (Ophioglossum vulgatum), petite fougère discrète, se rencontre dans les zones herbeuses, tandis que la Campanule agglomérée (Campanula glomerata*) trouve ici l'une de ses quatre stations ornaises.

Parmi les orchidées, le rare Orchis brûlé (Orchis ustulata) n'a pas été revu en fleur mais peut être à l'état végétatif.

Autres espèces rares : le Dompte-venin (Vincetoxicum hirundinaria)* ; le Cirse laineux (Cirsium eriophorum) ; la Gesse des bois (Lathyrus sylvestris) ; la Potentille printanière (Potentilla neumanniana); l’Orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii), très rare en Basse Normandie.

Plusieurs autres espèces n'ont pas été retrouvées en 2012 : la Belladone (Atropa belladonna*), le Bugle de Genève (Ajuga genevensis L., 1753), le Ceraiste des champs (Cerastium arvense L., 1753) ; l’Ophioglosse vulgaire (Ophioglossum vulgatum L., 1753) ; l’Épine-vinette (Berberis vulgaris) ; l’Hellébore fétide (Helleborus foetidus).

Bien qu’avec un degré de rareté moindre, on notera encore la présence de l’Euphorbe douce (Euphorbia dulcis) et du Muguet (Convallaria majalis) ; sur la pelouse, du Thésium couché (Thesium humifusum), de l’Hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), de l’Hippocrepis à toupet (Hippocrepis comosa), de la Scabieuse colombaire (Scabiosa columbaria) et de nombreuses autres plantes qui viennent enrichir ce milieu.

FAUNE

Le site, à l’instar de la flore, est particulièrement riche en insectes peu communs.

Parmi les Orthoptères, une espèce remarquable, le Tetrix tenuicornis ; ce criquet, dont cette observation va constituer la dixième donnée pour la Basse-Normandie, est considéré comme très rare et classé VU (vulnérable) sur la Liste rouge du territoire bas-normand.

La sauterelle Platycleis albopunctata est une espèce localisée aux stations les plus chaudes et, comme l’espèce précédente, classée VU. Et enfin Chrysochraon dispar espèce des endroits humides, dont la présence pourrait paraitre étonnante sur un milieu ouvert à dominante xérique mais qui, cependant, s’explique par la proximité immédiate de zone humide en lisière.

Pour les coléoptères : l’observation du staphylin Dinothenarus fossor, que l’on considère comme essentiellement montagnard, permet, de fait, de penser que cette espèce est rare en Normandie.

Pour les lépidoptères, le nymphalidae Boloria dia (Petite Violette), espèce actuellement en pleine expansion tout en restant localisé et toujours rare en Basse-Normandie, a été observé pour la 1ére fois sur ce site.

Les nacrés Boloria (Clossiana) euphrosyne (Linnaeus, 1758), Boloria (Clossiana) selene (Denis & Schiffermüller, 1775) et Argynnis (Mesoacidalia) aglaja (Linnaeus, 1758) n’ont pas été revus.

Deux autres nymphalides sont également à prendre en compte : le Grand Mars changeant (Apatura iris) et Coenonympha arcania, espèces menacées en Basse-Normandie, et, enfin, une observation de la lycène Polyommatus bellargus, un mâle et une femelle sur de l’origan.

Parmi les hétérocères diurnes : on notera la présence d’une zygène localisée, Zygaena carniolica et d’un microlépidoptère Nemophora metallica, cette adèle est localisée aux stations les plus thermophiles où poussent ses plante-hôtes Knautia arvensis et Scabiosa columbaria.

En reptiles, on notera la présence du Lézard vivipare (Zootoca vivipara) [Annexe IV de la Directive Habitat (92/43), An.III C B].

Commentaires sur la délimitation

Habitats calcicoles remarquables abritant des espèces patrimoniales dont plusieurs sont protégées.