ZNIEFF 250013522
BOIS ET PRAIRIES DE CHARLEMAGNE

(n° régional : 00000136)

Commentaires généraux

La forêt du Mont d'Hère est traversée par plusieurs petites vallées. Celle dont il s'agit ici présente des prairies marécageuses ainsi qu'un sous-bois humide très riche. Dans le fond, s'écoule le ruisseau de Laurencière.

Le site est implanté en bordure d'une intrusion granitique et repose dans des cornéennes, roches dures métamorphisées d'origine briovérienne.

Les derniers relevés sur ce site en 2012 n'ont pas révélé de modifications notables hormis la plantation récente de résineux.

FLORE

Ce sont essentiellement les plantes du sous-bois humide et des bords du ruisseau qui retiendront notre attention.

Les parties basses du sous-bois (résineux et feuillus) accueillent de nombreuses mousses dont deux espèces assez rares : Hookeria lucens et Tetraphis pellucida, ainsi qu'une population prospère de la Prêle des bois (Equisetum sylvaticum) en lisière humide sud, espèce peu répandue et protégée au niveau régional.

Dans les secteurs plus mésophiles (humidité moyenne), sur des layons forestiers ou en lisière, poussent quelques espèces assez communes telles que le Polygala à feuilles de serpolet (Polygala serpyllifolia), le gaillet du Harz (Galium saxatile), la véronique officinale (Verinica officinalis) et l'ajonc nain (Ulex minor).

Les herbages humides abritent deux autres Ptéridophytes plus communes : la Prêle des marais (Equisetum palustre) et la Prêle des bourbiers (Equisetum fluviatile).

Les plantes à fleurs les plus remarquables sont le Comaret (Comarum palustre), l'Achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), le Gaillet fangeux (Galium uliginosum), la violette des marais (Viola palustris), la sibthorpie d'Europe (Sibthorpia europaea).

FAUNE

Sur le plan entomologique, les prospections de 2012 ont permis d'identifier 9 espèces déterminantes sur ce site.

Parmi les Odonates : l’Anisoptère Cordulegaster boltonii est une espèce répandue mais localisée.

Pour les Orthoptères : on notera la présence des deux cælifères : Stethophyma grossum, criquet inféodé aux zones humides, et Chorthippus dorsatus en nombre relativement important sur un secteur mésohygrophile

Pour les coléoptères : l’espèce la plus remarquable est une Chrysomèle Oreina caerulea, seule espèce du genre présente en plaine, considérée comme très rare en plaine et en forte régression (P. Leraut, 2003). Une autre espèce de la même famille est à prendre en compte : il s’agit de Plateumaris consimilis observée sur du Scirpe des bois (Scirpus sylvaticus).

Enfin un Cerambycidae, Anastrangalia dubia, espèce des massifs montagneux qui se serait adaptée en plaine suite à la plantation de résineux, n'est connu en Basse-Normandie que depuis 1980 (deux données dans l'Orne).

Pour les lépidoptères : prèsence d’hétérocères dont Adscita statices, une « zygène bleue » ; Zygaena trifolii , dont la rare forme minoides qui justifie ici le statut d'espèce déterminante ; le Géomètre Odezia atrata, bien présent en périphérie.

Concernant les mammifères, présence de l’Écureuil (Sciurus vulgaris) [Annexe III de la convention de Berne, art.2 Protection Nationale] et du sanglier (Sus scrofa).

Pour les reptiles, la Couleuvre à collier (Natrix natrix) et le Lézard vivipare (Zootoca vivipara).

Commentaires sur la délimitation

Habitats humides (bois, prairies) abritant des espèces d'intérêt patrimonial dont une est protégée au niveau régional.