ZNIEFF 250015925
GORGES DE SAINT-AUBERT

(n° régional : 00810006)

Commentaires généraux

Site majeur de la Suisse Normande au contact du massif Armoricain et du bassin Parisien, cette vallée très encaissée aux versants boisés établis sur cornéennes constitue une sorte d'enclave "sauvage" de sept kilomètres de long sur un de large, sans axe de circulation de fond de vallée. Elle correspond à une section accidentée du cours de l'Orne, encaissé de plus de cent mètres dans le plateau granitique. Le cours torrentueux bénéficie à cet endroit de la pente la plus forte de tout le nord-ouest de la France : 6,5°/°°. Cette déclivité exceptionnelle est à l'origine du lit rocheux du fleuve et du brassage important de l'eau.

La diversité des milieux rencontrés (pelouses annuelles et vivaces sur dalles rocheuses et sols superficiels, prairies maigres thermophiles, landes rocheuses, fourrés de corniche, bois clairs) et la tranquillité des lieux sont à l'origine de la présence d'espèces animales et végétales rares. Notons également la présence d'un pierrier imposant.

FLORE

Encadrant un talweg resserré, les versants raides, difficilement exploitables pour l'agriculture, sont très boisés. Un taillis de Chênes rabougris compose l'essentiel des boisements avec l'apparition de la Callune (Calluna vulgaris).

Des espèces rares à très rares et/ou protégées au niveau régional (*) sont présentes telles le Galéopsis des champs (Galeopsis segetum*), dont la station est plus ou moins menacée par la fermeture du milieu par le Genêt, et l'extraction sauvage et épisodique de cornéennes, la Dorine à feuilles alternes (Chrysosplenium alternifolium), l'Espargoutte de Morison (Spergula morisonii*), la Renouée des haies (Fallopia dumetorum*), l'Orobanche des genêts (Orobanche rapum-genistae*), la Renouée douce (Polygonum mite*), la Grande pimprenelle (Sanguisorba officinalis*), le Dompte-venin officinal (Vincetoxicum hirundinaria subsp. hirundinaria*), le Catapode des graviers (Micropyrum tenellum), l'Aconit napel (Aconitum napellus), la Zannichellie des marais (Zannichellia palustris), la Cardamine amère (Cardamine amara), la Cardère velue (Dipsacus pilosus), l'Epervière de lepeletier (Hieracium peleterianum), le Millepertuis à feuilles linéaires (Hypericum linarifolium), la Gesse hérissée (Lathyrus hirsutus), le Silène penché (Silene nutans), le Pigamon jaune (Thalictrum flavum), la Pulmonaire à feuilles longues (Pulmonaria longifolia), la Cotonnière naine (Filago minima), le Spiranthe d'automne (Spiranthes autumnalis), l'Orpin rougeâtre (Sedum rubens)...

Signalons la découverte insolite du Lis martagon (Lilium martagon) en sous-bois qui place le site au rang des rares stations bas-normandes pour cette espèce.

FAUNE

Sur le plan ornithologique, notons la nidification sur le site du Faucon hobereau (Falco subbuteo) et de la Bondrée apivore (Pernis apivorus).

La loutre (Lutra lutra) occupe également le site.

Concernant les reptiles, mentionnons la présence du Lézard vert (Lacerta viridis), espèce déterminante pour notre région. Les amphibiens sont également présents : Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans), Grenouille agile (Rana dalmatina), Crapaud commun (Bufo bufo),...

La bonne qualité de l'eau permet le développement d'une grande diversité d'invertébrés d'eau douce et la présence d’écrevisses à pattes blanches (Austropotamobius pallipes).

Enfin une mention particulière pour les libellules ; des suivis dans la partie amont de la Znieff ont permis d'observer plus d'une dizaine d'espèces dont les plus notables sont : la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce assez rare inscrite à l'Annexe II de la Directive Habitats, protégée au plan national ; le Gomphe à crochets (Onychogomphus uncatus), considéré très rare ; l'Aeschne paisible (Boyeria irene), assez rare.

Commentaires sur la délimitation

Milieux remarquables (habitats rocheux) à l'origine de la présence d'espèces rares.