Au cœur du Plateau nivernais, les argiles à chailles et localement les marnocalcaires du Jurassique moyen et supérieur sont occupés par deux grands massifs forestiers feuillus, séparés par la vallée de la Nièvre, vallée qui n’est pas incluse dans la zone. Il s’agit des massifs forestiers de Prémery et des Bertranges. Ils comprennent plusieurs clairières ainsi que des petites vallées prairiales parcourues par des ruisseaux auxquels s'ajoutent quelques plans d’eau.
Ce site est d’intérêt régional pour ses forêts ses prairies, ses étangs et ses ruisseaux ainsi que les espèces de faune et de flore qui y sont inféodées.
1) Compte-tenu de la géologie, de l’exposition des parcelles, de l’alimentation en eau et des traitements forestiers appliqués sur le territoire, les boisements sont très diversifiés avec :
- de la hêtraie-chênaie à Houx (Ilex aquifolium), surtout en forêt de Prémery, d’intérêt européen,
- de la hêtraie-chênaie à Aspérule odorante (Galium odoratum), d’intérêt européen,
- de la chênaie-frênaie sur sols riches et parfois humides, d’intérêt régional,
- de l'aulnaie marécageuse, d’intérêt régional.
- de la chênaie sessiliflore sur sols acides,
- de la chênaie-charmaie sèche sur terrains calcaires,
- de la chênaie-charmaie à Pâturin de chaix (Poa chaixii) sur terrains peu acides.
Des espèces déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF occupent ces habitats, comme :
- la Cigogne noire (Ciconia nigra), échassier d’intérêt européen qui a besoin de milieux boisés calmes pour nidifier,
- l'Aigle botté (Hieraaetus pennatus), rapace d'intérêt européen, nicheur rare en Bourgogne,
- le Pic cendré (Picus canus), oiseau forestier nicheur assez rare en Bourgogne,
- la Prêle d’hiver (Equisetum hyemale), fougère des boisements humides, protégée réglementairement et rare en Bourgogne,
- l'Osmonde royale (Osmunda regalis), fougère des boisements humides, très rare en Bourgogne et protégée réglementairement.
2) Les milieux prairiaux sont également très diversifiés (clairières, pentes calcaires) en raison de la diversité des terrains (présence de roches calcaires ou d’argiles très humides ou encore de chailles siliceuses); on y observe :
- des pelouses à Brome dressé (Bromopsis erecta), d’intérêt européen,
- des fourrés de Genévrier (Juniperus communis), d’intérêt européen,
- des prairies de fauche sur sols sains, d’intérêt européen,
- des landes sèches à Callune (Calluna vulgaris) sur sols acides, d’intérêt européen,
- des prairies sur sols pauvres et humides à Molinie bleue (Molinia caerulea), d’intérêt européen,
- de la prairie de fauche humide à Brome en grappe (Bromus racemosus), d’intérêt régional,
- différents types d’ourlets herbacés d’intérêt régional.
Des espèces végétales déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF y ont été vues, comme :
- le Lotier maritime (Lotus maritimus), plante des pelouses calcaires et des marais, rare en Bourgogne,
- la Vesce de Poméranie (Vicia cassubica), plante des lisières forestières, dont la ZNIEFF constitue la seule station bourguignonne connue,
- l'Ophioglosse vulgaire (Ophioglossum vulgatum), petit fougère rare en Bourgogne.
3) Le réseau de mares forestières et les étangs, quant à eux, sont riches en ceintures de végétation avec :
- des herbiers aquatiques, d’intérêt régional à européen,
- des saulaies marécageuses à sphaignes (Sphagnum sp.), notamment au niveau des mardelles de Prémery, d’intérêt régional,
- diverses roselières et cariçaies,
- de la saulaie à Saule cendré (Salix cinerea).
Les mares intraforestières et les étangs sont importants pour des espèces animales déterminante pour l’inventaire ZNIEFF, notamment pour :
- la Leucorrhine à gros thorax (Leucorrhinia pectoralis), libellule d'intérêt européen liée aux marais et aux tourbières, exceptionnelle en Bourgogne,
- la Rainette verte (Hyla arborea), amphibien protégé réglementairement et en régression dans plusieurs régions naturelles de Bourgogne du fait de la conversion des prairies en culture et de la destruction des mares et autres zones humides.
4) Enfin, le réseau hydrographique comprend une grande variété d’habitats avec :
- des aulnaies frênaies bordant les cours d’eau, d’intérêt européen,
- des ourlets humides et des mégaphorbiaies, d’intérêt européen,
- des sources, d’intérêt régional.
Certains ruisseaux accueillent une faune déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF avec par exemple :
- le Chabot (Cottus gobio) et la Lamproie de Planer (Lampetra planeri), deux poissons d’intérêt européen indicateurs d’une bonne qualité d’eau,
- la Cigogne noire (Ciconia nigra), échassier d’intérêt européen qui vient s’alimenter dans les cours d’eau et les milieux prairiaux voisins.
Ce patrimoine dépend :
- du maintien d'un élevage extensif respectueux des milieux prairiaux, des haies, des cours d'eau et des zones humides,
- d’une gestion forestière à base de peuplements feuillus et de traitements adaptés aux conditions stationnelles (sol, climat, topographie, hydrographie), conservant les milieux annexes (clairières, layons, cours d'eau, milieux humides),
- d'une gestion douce des plans d'eau, respectueuse des herbiers aquatiques et des ceintures de végétation.
Il convient de maintenir le régime hydraulique des cours d'eau, sans seuils ni enrochement des berges et en respectant les ripisylves.
Le périmètre est délimité par les deux massifs forestiers riches en habitats, plantes et animaux d'intérêt régional, avec en particulier des zones humides (étangs, mares, cours d'eau) et des milieux herbacés intraforestiers diversifiés.