ZNIEFF 260012284
VALLEE DU BREVON DE ROCHEFORT À MOITRON

(n° régional : 20002017)

Commentaires généraux

Au sein des massifs boisés du cœur de la Montagne châtillonnaise, le site est constitué d’une vallée très sauvage, la vallée du Brévon, qui entaille les niveaux de marnes surmontés de calcaires durs du Jurassique moyen. Cette vallée présente des milieux très diversifiés et des espèces de faune et de flore remarquables.

1/ Dans la vallée, des prairies pâturées extensivement présentent un intérêt patrimonial. Elles sont associées à des mégaphorbiaies à Reine des Prés (Filipendula ulmaria).

Dans le lit des cours d’eau, les herbiers et les végétations amphibies sont en bon état de conservation. Plusieurs espèces déterminantes pour l'inventaire ZNIEFF s'y développent, notamment :

- le Narcisse des poetes (Narcissus poeticus), plante de prairie protégée réglementairement,

- le Potamot dense (Groenlandia densa),

- l’Aconit napel (Aconitum napellus),

- la Scabieuse des prés (Scabiosa columbaria subsp. pratensis),

- des renoncules aquatiques (Ranunculus penicillatus, Ranunculus trichophyllus),

- la Cardère poilue (Dipsacus pilosus).

La Cigogne noire (Ciconia nigra), niche dans les forêts voisines, vient s’alimenter au sein des prairies de la ZNIEFF.

2/ Les parties amont des ruisseaux, de même que les sources, constituent l’habitat vital de de la Lamproie de Planer (Lampetra planeri) et du Chabot (Cottus gobio), deux poissons d’intérêt européen.

3/ Les habitats forestiers présents sur le site sont classiques du Châtillonnais, avec notamment la hêtraie sur sols riches en calcaires (à Carex alba); on y trouve des espèces déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF telles que :

- la Mélique penchée (Melica nutans),

- l'Orge des bois (Hordelymus europaeus).

4/ De nombreuses sources et résurgences tufeuses sont à l'origine de marais de pente de grande valeur patrimoniale et qui abritent plusieurs espèces végétales déterminantes pour l'inventaire ZNIEFF, avec :

- la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe), protégée réglementairement,

- l’Epipactis des marais (Epipactis palustris), protégée réglementairement,

- le Choin ferrugineux (Schoenus ferrugineus), protégée réglementairement,

- le Troscart des marais (Triglochin palustre), plante des bas marais, exceptionnelle en Bourgogne et en forte régression suite à la disparition de son milieu,

- l’Orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata), protégée réglementairement,

- la Lotier maritime (Lotus maritimus).

5/ Par ailleurs, un étang permet le développement de la Pesse d'eau (Hippuris vulgaris), espèce très rare en Bourgogne.

6 / Enfin, des pelouses calcaires sont présentes à proximité des marais tufeux ainsi que des ourlets herbacés. Une flore déterminante pour l'inventaire ZNIEFF y est associée, notamment :

- la Gentianelle ciliée (Gentianopsis ciliata), protégée réglementairement,

- le Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum), protégée réglementairement,

- l'Inule à feuilles de spirée (Inula spiraeifolia), plante des pelouses sèches, rarissime en Bourgogne.

L'ensemble du paysage varié sur le plan des habitats est propice à la présence de colonies de mise-bas de plusieurs chauves-souris d’intérêt européen dont :

- le Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros),

- le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus)

- le Grand murin (Myotis myotis).

Le maintien de ce patrimoine passe par :

- une gestion forestière à base de peuplements feuillus et de traitements adaptés aux conditions stationnelles (sol, climat, topographie, hydrographie), conservant les milieux annexes : marais tufeux, pelouses et cours d’eau notamment,

- le maintien d'un pâturage extensif, gage de la conservation des cours d’eau, des linéaires boisés et des milieux prairiaux remarquables.

Les milieux pelouses et les bas-marais sont susceptible de se boiser et de perdre leur intérêt pour la faune et la flore des milieux ouverts; une restauration (débroussaillage) et un entretien (fauche, pâturage) permettraient de contrecarrer cette évolution.

Commentaires sur la délimitation

Cette ZNIEFF est constitue de la vallée du Brevon, affluent de la Seine. Les contours s'appuient sur les courbes de niveaux et les éléments remarquables du paysage, en incluant les milieux patrimoniaux. Le périmètre prend également en compte les terrain de chasse favorables aux chauves-souris autour des gîtes de mise bas : rebords de plateaux boisés voisins de la vallée.