ZNIEFF 260014816
COTE CHALONNAISE DE CHAGNY A SALORNAY-SUR-GUYE

(n° régional : 11003000)

Commentaires généraux

Le territoire s’étend de Chagny à Salornay-sur-Guy et comprend une grande majorité de la Côte chalonnaise. Les chaînons calcaires du Jurassique moyen et supérieur sont occupés par une végétation composée de prairies et de pelouses sèches, de fourrés de Buis, de boisements de feuillus et de plantation de résineux. Le vignobles couvre parfois des surfaces importantes en pied de côte. Sur les sols plus profonds des bas de versants et des fond de vallées, la prairie bocagère alterne avec des cultures.

Ce site est d’intérêt régional pour ses habitats variés (friches calcaires, forêts et cours d’eau) avec la faune et la flore inféodée. Certaines espèces végétales et animales ont de plus un caractère méridional.

1) Différents milieux sur calcaires secs caractérisent ce site et apportent une petite ambiance méridionale avec :

- les végétations des fentes de rochers calcaires, d'intérêt européen,

- les différents types de pelouses sur terrains calcaires, d'intérêt européen,

- les prairies sèches de fauche, également d'intérêt européen,

- les ourlets herbacés, d'intérêt régional,

- les landes à Genévriers, d’intérêt européen,

- les fourrés à Buis, d'intérêt régional.

Une grande diversité de plantes et d’insectes déterminants pour l'inventaire ZNIEFF ont été répertoriées avec par exemple :

- l'Erable de Montpellier (Acer monspessulanum), arbuste méditerranéen proche de la limite nord de son aire de répartition et protégé réglementairement,

- la Coronille faux-sené (Hippocrepis emerus), arbuste méditerranéen protégé réglementairement,

- l'Alsine changeante (Minuartia rostrata), plante de rochers rarissime en Bourgogne et inscrite au livre rouge de la flore menacée de France,

- l'Agreste (Hipparchia semele), papillon des pelouses arides sur calcaire, en forte régression suite à la fermeture de son milieu.

2) En fonction de la nature des sols, de la pente et de l’exposition, les milieux boisés sont très diversifiés avec notamment :

- la hêtraie sur sols calcaires bien exposés, d'intérêt européen,

- la hêtraie-chênaie sur terrains calcaires moins bien exposé, également d'intérêt européen,

- les boisements de Chênes pubescents sur les terrains les plus superficiels et bien exposés, d'intérêt régional,

- la chênaie-charmaie sur sols calcaires,

- la chênaie-charmaie sur sols faiblement acides limoneux ou argileux,

- la chênaie-charmaie-frênaie sur sols riches et profonds.

La Bacchante (Lopinga achine) a été répertorié en forêt; ce papillon forestier est inscrit au livre rouge de la faune menacée de France, ses populations de plaine sont en régression .

3) Les cours d’eau bordés de ripisylves d’aulnes et de frênes (habitat d'intérêt européen) accueillent une faune déterminante pour l’inventaire ZNIEFF avec notamment le Cincle plongeur (Cinclus cinclus), oiseau qui se reproduit et se nourrit au niveau des cours d’eau.

4) Ces milieux (friches calcaires, forêts, cours d’eau) constituent des sites de nidification et d’alimentation pour une faune déterminante pour l’inventaire ZNIEFF avec par exemple :

- le Grand-duc d'Europe (Bubo bubo), rapace d'intérêt européen nicheur rare en Bourgogne et connu pour nicher dans les zones de carrières ou d’affleurements rocheux naturels,

- le Circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus), rapace nicheur très rare en Bourgogne, d’intérêt européen,

- le Bruant ortolan (Emberiza hortulana ), passereau nicheur rarissime en Bourgogne et d'intérêt européen; cette espèce est en forte régression en France suite aux prélèvement liés à la chasse ainsi qu'aux mutations des pratiques agricoles,

- la Fauvette orphée (Sylvia hortensis), passereau nicheur très rare en Bourgogne, ici en limite nord de son aire de répartition,

- le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace nicheur rare en Bourgogne et d'intérêt européen; ses sites potentiels de nidification sont limités car ils nécessitent à la fois des falaises dégagées, une aire inaccessible aux prédateurs carnivores et des espaces de tranquillité au moment de la reproduction.

- le Petit-duc Scops (Otus scops), hibou nicheur rare en Bourgogne,

- le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), chauve-souris d'intérêt européen qui présente plusieurs colonies de reproduction en bâtiments et hiverne également en cavités (grottes naturelles, carrières souterraines, mines).

Ce patrimoine dépend :

- d'un élevage et d’une agriculture extensifs respectueux des haies, milieux prairiaux, cours d'eau, mares et zones humides,

- d’une gestion forestière à base de peuplements feuillus et de traitements adaptés aux conditions stationnelles (sol, climat, topographie, hydrographie), conservant les milieux annexes (clairières, layons, cours d'eau, coupes et lisières),

- de l’absence de dérangement au niveau des parois rocheuses, lieu de vie d’espèces sensibles.

Les pelouses sont susceptibles de se boiser et de perdre leur intérêt pour la faune et la flore des milieux ouverts; aussi, une restauration (débroussaillage) et un entretien (pâturage, fauche) permettraient de contrecarrer cette évolution. Il convient de ne pas planter d’avantage de pelouses en vignes ou en résineux.

Le patrimoine souterrain est sensible : le dérangement provoque le réveil des chauves-souris et la surconsommation de leurs réserves énergie, ce qui peut compromettre leur survie en période hivernale.

Commentaires sur la délimitation

Périmètre délimité par le grand ensemble de plateaux calcaires (secteur riche en habitats et en espèces végétales et animales d'intérêt régional).