La vallée de la Loire de Digoin à Saint-Hilaire-Fontaine offre un paysage modelé par la dynamique du fleuve (dépôts de matériaux, inondations, érosion). Boisements alluviaux, grèves, bras morts, prairies alluviales sèches ou humides et zones cultivées se partagent l’espace.
La zone est d’intérêt régional pour ses milieux alluviaux présentant une grande richesse floristique et faunistique.
1) La dynamique du fleuve a créé une topographie très variée où alternent des cuvettes à nappe affleurante, et des buttes sableuses ou graveleuses sèches. Les cycles d'inondations (érosion de berges, transformation des îles, dépôts de matériaux) créent des perturbations dans la végétation alluviale et permettent l’expression de successions végétales variées.
Au niveau du lit mineur divers habitats s’expriment avec :
- des herbiers aquatiques des eaux courantes, d’intérêt européen,
- des herbiers aquatiques des plans d’eau, d’intérêt régional à européen,
- des végétations amphibies annuelles des vases exondées des pièces d’eau, d’intérêt européen,
- des végétations sur dépôts de limons alluviaux, d’intérêt européen,
- des végétations sur dépôts de sables alluviaux, d’intérêt régional,
- des pelouses pionnières remaniées par les crues, à Epervière de Lepeletier (Pilosella peleteriana subsp. ligerica), d’intérêt européen.
Les eaux courantes et les berges accueillent diverses espèces déterminante pour l’inventaire ZNIEFF comme:
- le Gomphe serpentin (Ophiogomphus cecilia), libellule d'intérêt européen,
- la Lamproie marine (Petromyzon marinus), poisson d’intérêt européen, sensible à la pollution et aux dégradations du lit des cours d'eau (ouvrage d'arts, extractions de matériaux),
- le Castor d'Europe (Castor fiber), mammifère des cours d'eau, d'intérêt européen,
- Xanthoperla apicalis, insecte plécoptère indicateur de la bonne qualité des eaux des fleuves,
- le Saumon de l'atlantique (Salmo salar), poisson d'intérêt européen sensible à la pollution, aux dégradations du lit des cours d'eau (ouvrage d'arts, extractions de matériaux),
- l'Epervière de Lepeletier (Pilosella peleteriana subsp. ligerica), plante des pelouses graveleuses remaniées par les crues, rarissime en Bourgogne et protégée réglementairement,
- la Lindernie rampante (Lindernia palustris), plante amphibie exceptionnelle en Bourgogne, protégée réglementairement et inscrite au livre rouge de la flore menacée de France.
2) Les milieux du lit majeur présentent également des habitats variés avec :
- des pelouses à Fétuque à longues feuilles (Festuca longifolia) sur sables enrichis en calcaires, d’intérêt européen,
- des pelouses des dunes fluviatiles à Corynéphore blanchâtre (Corynephorus canescens), d’intérêt européen,
- de la pelouse à annuelles sur sables enrichis en calcaires, d’intérêt européen,
- de la prairie de fauche sèche ou rapidement ressuyée après les crues, d’intérêt européen,
- de la forêt alluviale à base de saules, d’ormes et de frênes, d’intérêt européen,
- de la pelouse à annuelles sur sols acides, d’intérêt régional.
Plusieurs espèces déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF ont été répertoriées dans ces milieux avec par exemple :
- l'Astérocarpe blanchâtre (Sesamoides purpurascens), plante des sables arides, protégée réglementairement et exceptionnelle en Bourgogne,
- la Biscutelle controversée (Biscutella controversa), plante des milieux sableux, localisée et rare en Bourgogne, inscrite au livre rouge de la flore menacée de France.
Les différents grands types de milieux (forêts alluviales, prairies humides et sèches, cours d’eau) permettent à un cortège important d’oiseaux déterminants pour l’inventaire ZNIEFF de se reproduire avec par exemple :
- la Sterne pierregarin (Sterna hirundo) et la Sterne naine (Sternula albifrons), oiseaux d’eau nicheurs rares en Bourgogne et d’intérêt européen, sensibles au dérangement sur leurs sites de reproduction (bancs de graviers) et aux modifications du régime fluvial,
- la Cigogne blanche (Ciconia ciconia), échassier d'intérêt européen, considéré comme nicheur très rare en Bourgogne,
- la Chevêche d'Athéna (Athene noctua), rapace nocturne menacé par la disparition du bocage et notamment des vieux arbres qu'il utilise préférentiellement pour nidifier.
Le val de Loire constitue par ailleurs un site majeur pour les oiseaux de passage avec par exemple :
- l’Oie cendrée (Anser anser), oiseau d’eau hivernant sur le site,
- la Grue cendrée (Grus grus), échassier en halte migratoire.
Ce patrimoine dépend :
- du maintien de la dynamique naturelle du fleuve,
- d’un élevage extensif respectueux des haies, des pelouses, des prairies, des plans d’eau et des cours d’eau,
- d’une gestion forestière à base de peuplements feuillus et de traitements adaptés aux conditions stationnelles (sol, climat, topographie, hydrographie), conservant les milieux annexes: lisières, clairières, milieux humides, ripisylves et cours d'eau, etc.
Il convient en particulier :
- d'éviter l'extension des zones cultivées,
- d'éviter les nouvelles extractions de matériaux dans le lit majeur, la création de digues et le remblaiement.
Périmètre délimité par le lit majeur de la Loire ainsi que les terrasses, secteurs riches en habitat, plantes et animaux d'intérêt régional.