ZNIEFF 260014820
COTE MACONNAISE ET PLAINE A L'EST DE LA GROSNE

(n° régional : 11001000)

Commentaires généraux

Le territoire s’étend de Tournus à la route nationale N°79 et comprend deux parties :

- les côtes de la partie nord de la Côte mâconnaise,

- la plaines et les petites collines entre la Grosne et le revers ouest de la Côte maconnaise.

Les collines calcaires du Jurassique moyen et supérieur sont occupées par une végétation typique de pelouses sèches, des fourrés de Buis, des boisements de feuillus, des plantation de résineux et des vignobles. A l’est et au sud de la côte, les grès, les granites et les terrains volcanosédimentaires affleurent ; le paysage y est plutôt boisé.

La plaine de Grosne et certains fonds de vallées sont occupés par de la prairie bocagère pâturée qui alterne avec des massifs boisés importants (Bois du grand Bragny, Forêt de Chapaize...) et des zones de cultures. Ces zones basses sont drainées par un dense réseau de cours d'eau alimentant des prairies humides.

Ce site est d’intérêt régional pour ses friches, ses prairies humides ainsi que ses forêts avec la faune et la flore inféodées. Certaines des espèces observées se situent ici en limite Nord de leur aire de répartition.

1) Différents milieux sur calcaires secs mais aussi sur terrains siliceux caractérisent ce site :

- les végétations des fentes de rochers calcaires, d'intérêt européen,

- les végétations des fentes de rochers siliceux, d'intérêt européen,

- les pelouses sur terrains calcaires (différents types), d'intérêt européen,

- les prairies sèches de fauche, d'intérêt européen,

- les pelouses à vivaces et annuelles sur sol acides, d’intérêt régional,

- les landes sèches, d’intérêt européen,

- les ourlets herbacés, d'intérêt régional,

- les landes à Genévriers, également d’intérêt européen,

- les fourrés à Buis, d'intérêt régional.

Une grande diversité de plantes déterminantes pour l'inventaire ZNIEFF ont été répertoriées dans ces milieux avec notamment :

- le Silène d'Italie (Silene italica), plante méditerranéenne des pelouses sèches, rarissime en Bourgogne et dont la quasi-totalité des stations régionales se trouve dans le Mâconnais; cette espèce se situe ici en limite nord de son aire de répartition ,

- l'Erable de Montpellier (Acer monspessulanum), arbuste méditerranéen proche de la limite nord de son aire de répartition et protégé réglementairement,

- l'Alsine changeante (Minuartia rostrata), plante des rochers, rarissime en Bourgogne et inscrite au livre rouge de la flore menacée de France,

- le Genêt d'Allemagne (Genista germanica), sous arbrisseau des landes, pelouses et lisières sur terrains un peu acide; rarissime en Bourgogne, elle se situe ici en limite ouest de son aire de répartition.

2) En fonction de la nature des sols, de l’alimentation en eau, de l’exposition et du traitement forestier, les milieux boisés sont très diversifiés avec :

- des ripisylves d’aulnes et de frênes, d'intérêt européen,

- des hêtraies sur sols calcaires bien exposés, d'intérêt européen,

- des forêts mixtes de ravin, d’intérêt européen,

- des hêtraies-chênaies sur terrains calcaires moins bien exposés, d'intérêt européen,

- des boisements de Chênes pubescents sur les terrains secs et bien exposés, d'intérêt régional,

- des chênaies-charmaies sur sols faiblement acides, limoneux ou argileux (également d’intérêt régional),

- des chênaies-charmaies-frênaies sur les sols riches des fond de combe, d’intérêt régional,

- des aulnaies marécageuses, d’intérêt régional,

- des chênaies-charmaies sur sols calcaires,

- de la chênaie sessiliflore sur sols acides.

En forêt, une flore et une entomofaune diversifiées ont été notées avec notamment plusieurs espèces déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF dont :

- la Gagée jaune (Gagea lutea), plante forestière exceptionnelle en Bourgogne, protégée réglementairement et inscrite au livre rouge de la flore menacée de France,

-la Prenanthe pourpre (Prenanthes purpurea), plante forestière montagnarde rarissime en Bourgogne et protégée réglementairement.

3) Les vallons et les vallées prairiales de la plaine de Grosne accueillent une grande diversité d’habitats humides avec :

- des ourlets humides à hautes herbes, d’intérêt européen,

- des prairies humides sur sol pauvre, d’intérêt européen,

- des bas-marais d’intérêt européen,

- des prairies de fauche également d’intérêt européen,

- des sources, d’intérêt régional,

- des végétations amphibies des cours d’eau (intérêt régional).

Une faune et une flore déterminantes pour l'inventaire ZNIEFF y a été répertoriée avec entre autres le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata), crapaud d’intérêt européen se reproduisant dans les sources, les suintements, les bordures de mares piétinés en prairie, les layons forestiers humides, etc.

4) Les friches calcaires, les forêts et les vallées prairiales humides constituent des sites de nidification et d’alimentation pour diverses chauves-souris et oiseaux déterminants pour l'inventaire ZNIEFF, avec notamment :

- le Grand-duc d'Europe (Bubo bubo), rapace d'intérêt européen considéré comme nicheur rare en Bourgogne et connu pour nicher dans les zones de carrières ou d’affleurement rocheux naturels,

- le Circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus), rapace nicheur très rare en Bourgogne, d’intérêt européen,

- le Bruant ortolan (Emberiza hortulana ), passereau nicheur rarissime en Bourgogne et d'intérêt européen; cette espèce est en forte régression en France suite aux prélèvements liés à la chasse ainsi qu'à la mutation des pratiques agricoles,

- la Chevêche d'Athéna (Athene noctua), rapace nocturne menacé par la disparition du bocage et notamment des vieux arbres qu'elle utilise préférentiellement pour nidifier,

- le Grand Murin (Myotis myotis), chauve-souris d'intérêt européen qui présente des colonies importantes de reproduction en bâtiments et hiverne également en cavités sur la zone (grottes naturelles, carrières souterraines, mines).

Ce patrimoine naturel dépend :

- d’une agriculture et d'un élevage extensifs respectueux des haies interconnectées entre elles, des milieux prairiaux, des cours d'eau, des mares et des zones humides,

- d’une gestion forestière à base de peuplements feuillus et de traitements adaptés aux conditions stationnelles (sol, climat, topographie, hydrographie), conservant les milieux annexes (clairières, layons, cours d'eau, coupes et lisières),

- de l’absence de dérangement au niveau des parois rocheuses, lieu de vie d’espèces sensibles.

Les pelouses sont susceptibles de se boiser et de perdre leur intérêt pour la faune et la flore des milieux ouverts. Une restauration (débroussaillage) et un entretien (pâturage, fauche) permettraient de contrecarrer cette évolution. Il convient de ne pas planter davantage de pelouses en vignes ou en résineux.

Le patrimoine souterrain est sensible : le dérangement provoque le réveil des chauves-souris et la surconsommation de leurs réserves énergie, ce qui peut compromettre leur survie en période hivernale.

Commentaires sur la délimitation

Périmètre délimité par deux ensembles géologiques et topographiques :

- les collines siliceuses et les chaînons calcaires du nord mâconnais,

- les plaines humides à l'est de la Grosne (forêt, bocage),

- les vallons ainsi que les bassins bocagers et forestiers situés entre les chaînons calcaires.

Ces secteurs sont riches en habitats et en espèces végétales et animales d'intérêt régional.