ZNIEFF 260014878
UCHON ET ENVIRONS

(n° régional : 04003000)

Commentaires généraux

Le petit massif granitique d’Uchon domine la vallée de l’Arroux. Il comprend un ensemble de hautes collines (sommet : 660 mètres) dominées par des boisements, côtoyant des prairies bocagères associées à des étangs. L’ensemble est drainé par un dense réseau hydrographique. Les versants du massif sont parsemés de chaos rocheux granitiques et d'arènes où se développent des végétations sèches.

Ce site est d’intérêt régional pour ses forêts, ses étangs, ses milieux tourbeux et marécageux, ses cours d'eau et ses pelouses sèches, avec les espèces animales et végétales inféodées.

1) Le fond prairial est constitué de prairies pâturées sur sols sains. A la faveur de sols superficiels granitiques, des milieux d’intérêt régional s’expriment, tels que :

- végétations des affleurements de rochers siliceux, d’intérêt européen,

- pelouses à espèces vivaces sur sols sains et acides, d’intérêt européen,

- pelouses à espèces annuelles sur sols acides, d’intérêt régional,

- landes sèches relictuelles, d'intérêt européen.

Ces milieux hébergent une grande diversité d’espèces déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF avec par exemple :

- Anarrhine à feuilles de pâquerette (Anarrhinum bellidifolium), plante de rochers et arènes siliceuses, rarissime en Bourgogne, proche de la limite nord de son aire de répartition et protégée réglementairement,

- Jasione lisse (Jasione laevis), plante de pelouses sur sols siliceux, rarissime en Bourgogne et protégée réglementairement,

- Lézard vert (Lacerta bilineata = L. viridis), reptile protégé réglementairement, proche de la limite nord de son aire de répartition.

2) Dans les petits vallons se développent :

- des prairies humides sur sols paratourbeux, d’intérêt européen,

- des aulnaies-boulaies marécageuses, d’intérêt européen,

- des bas-marais acides, d’intérêt régional.

Ces habitats abritent les espèces déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF suivantes :

- Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), plante carnivore rarissime en Bourgogne, inscrite au livre rouge de la flore menacée de France, protégée réglementairement,

- Rhynchospore blanc (Rhynchospora alba), plante de suintements tourbeux, protégée réglementairement, rarissime en Bourgogne.

3) Quelques étangs, comme celui de Vauvillard, développent des queues marécageuses et présentent :

- divers herbiers aquatiques des plans d’eau, d’intérêt régional à européen,

- végétations amphibies des grèves sableuses exondées, d’intérêt européen,

- bas-marais tremblant, d’intérêt régional,

- saulaies et aulnaies marécageuses, d’intérêt régional,

- divers types de caricaies et de roselières.

4) Les boisements sont dominés par des chênaies sur sols acides, des boisements de châtaigniers, des plantations de résineux et des chênaies-charmaies sur sols peu acides.

5) Des ripisylves d’aulnes et de frênes d’intérêt européen bordent certains cours d’eau. L’Impatiente ne-me-touchez-pas (Impatiens noli-tangere), plante de bois humides, rare en Bourgogne, protégée réglementairement, y a été notée.

6) Ces milieux (bois, étangs, prairies humides, milieux secs ouverts) constituent des sites de nidification et d’alimentation pour une avifaune déterminante pour l’inventaire ZNIEFF avec par exemple :

- Aigle botté (Hieraaetus pennatus), rapace d'intérêt européen, nicheur rare en Bourgogne,

- Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), passereau chasseur d’insectes, d’intérêt européen,

- Bondrée apivore (Pernis apivorus), rapace diurne d’intérêt européen.

Ce patrimoine dépend :

- d'un élevage extensif respectueux des milieux prairiaux, des cours et plans d'eau, et des zones humides,

- d’une gestion forestière à base de peuplements feuillus et de traitements adaptés aux conditions stationnelles (sol, climat, topographie, hydrographie), conservant les milieux annexes (clairières, layons, cours d'eau et coupes),

- d'une gestion douce des plans d'eau, respectueuse des herbiers aquatiques et des ceintures de végétation, privilégiant notamment des berges sans enrochements ainsi qu'une limitation des engrais.

Il convient de maintenir le régime hydraulique des cours d'eau, sans seuils ni enrochement des berges et en respectant les ripisylves.

Certaines zones tourbeuses et des pelouses sèches en déprise agricole sont susceptibles de se boiser et de perdre leur intérêt pour la faune et la flore des milieux ouverts. Une restauration (débroussaillage) et un entretien (pâturage, fauche) permettraient de contrecarrer cette évolution.

Commentaires sur la délimitation

Le contour de la zone s'appuie sur des limites naturelles (Ruisseau des Pontins au sud, Ruisseau de la Basillotte au sud-est) ou sur des limites de routes et de chemins (D47 au nord-est, D224 à l'ouest). Au nord un chemin forestier ferme le périmètre vers la D228 à l'ouest.